Le service public de la VAE sera opérationnel en avril 2024

 Invité à l’université de l’Association pour l’accompagnement et le développement des compétences (Adevcomp), qui se tenait le 29 novembre à Paris, Olivier Gérard, en charge de la mission de préfiguration de France VAE (validation des acquis de l’expérience), fait le point sur l’avancement du chantier. 

Par  – Le 01 décembre 2023.

A quoi ressemblera la nouvelle VAE ? France VAE, dont l’objectif est de porter à 100 000 le nombre de VAE d’ici à la fin de la mandature, sera « un service public, donc un droit », rappelle Olivier Gérard. Or la VAE existe déjà juridiquement. En faire un service public suppose donc de basculer des droits existants du code de l’Education nationale vers celui du Travail. Plusieurs textes devront être publiés dont un décret, actuellement au Conseil d’Etat, ainsi qu’un arrêté. « Puisque c’est un service public, il sera ouvert à tout le monde », explique Olivier Gérard. Pas aux fonctionnaires toutefois. Les deux textes seront publiés « en janvier » 2024 et le service public sera effectif « en avril », indique-t-il. Si le travail de préfiguration est mené par l’Etat, il ne s’agit que d’une étape transitoire. « L’objectif est que les partenaires sociaux et les branches reprennent la main » ensuite, indique Olivier Gérard.

« Architectes de parcours »

Le point central de la réforme est l’accompagnement des candidats à la VAE par des « architectes de parcours ». La philosophie est de basculer la VAE « d’une logique de sanction à une logique de parcours », explique Olivier Gérard. « L’accompagnement devient premier, avant l’acte formatif », analyse de son côté Jacques Faubert, président d’Adevcomp. « Un professionnel à l’écoute, on avait dit la même chose pour les conseillers en évolution professionnelle à Pôle emploi », déclare de son côté Bernard Barbier, ancien directeur du Carif-oref francilien.

Ces architectes seront chargés « d’aider le candidat à confirmer son choix de certification », explique Olivier Gérard. Qui sont-ils ? Selon le site vae.gouv.fr, les architectes accompagnateurs doivent être certifiés Qualiopi. Il s’agit donc a priori d’organismes de formation. Mais un flou demeure dans la phase actuelle de test. Ainsi Iperia, l’organisme en charge de valoriser les métiers des employés à domicile, « est architecte de parcours sans avoir Qualiopi ; nous sommes en effet certificateurs mais pas formateurs », indique Nadège Turco, directrice d’Iperia. Le décret et l’arrêté fixeront les exigences et les obligations de service des accompagnateurs. Pour l’heure, Olivier Gérard recense 500 architectes.

L’enseignement supérieur en soutien de la nouvelle VAE

Longtemps réticent, « l’enseignement supérieur est partisan de la réforme », insiste Olivier Gérard. Une règle est posée : la personne qui vient à l’université pour une VAE « cherche une certification mais pas le statut d’étudiant ». Ce qui signifie que le rôle de certificateur est « découplé » de celui d’accompagnateur. Un message qui « passe mieux auprès des IUT (Instituts universitaires technologiques) » que des universités, admet-il. Olivier Gérard signale d’autre part que sa priorité est la VAE jusqu’à la licence professionnelle. « Je ne me battrai pas pour les masters », déclare-t-il. Reste enfin la question des jurys, dont les délais d’organisation sont longs. Leur organisation sera financée au titre du service public. « Nous attendons qu’ils nous envoient leur process », déclare Olivier Gérard.

 

 

Nouveau guide de lecture Qualiopi

Une nouvelle version du guide de lecture Qualiopi (voir notre fiche technique) vient d’être publiée.

Son objectif est d’apporter des précisions sur le référentiel de certification qualité des prestataires d’actions concourant au développement des compétences, en mentionnant pour chaque indicateur du référentiel : le niveau attendu du prestataire pour valider l’indicateur, des exemples de preuves et d’éventuelles précisions, notamment en fonction des catégories d’actions (action de formation, bilan de compétences, VAE, apprentissage) ou concernant les formations certifiantes.

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Loi « plein emploi » : un « saut qualitatif « (Olivier Dussopt)

L’Assemblée nationale et le Sénat ont trouvé un accord sur le texte relatif au projet de loi « plein emploi », mardi 14 novembre. Le ministre du Travail Olivier Dussopt a notamment salué un « saut qualitatif de l’accompagnement vers l’emploi. »

Par David Garcia – Le 16 novembre 2023.

« Pour n’exclure plus aucun demandeur d’emploi, le texte prévoit notamment l’inscription systématique à France Travail des allocataires du RSA [revenu de solidarité active]. C’est aussi pour cela, dans une logique de droits et de devoirs, que nous créons le contrat d’engagement, adossé à un meilleur accompagnement du bénéficiaire qui s’articule avec un régime de contrôle dont les sanctions se veulent davantage progressives mais surtout plus effectives », a souligné le ministre du Travail Olivier Dussopt lors d’un discours prononcé à l’Assemblée nationale à l’issue de l’accord trouvé en commission mixte paritaire, mardi 14 novembre.

Chiffres prometteurs

Depuis le printemps dernier, 18 départements mènent une expérimentation de ce dispositif. « Les retours du terrain se montrent très encourageants avec des chiffres prometteurs d’entrées en parcours d’accompagnement », relève le ministre (voir aussi notre article de une dans cette édition ).

Immersions en entreprise ou formations

Le projet de loi « plein emploi » réforme le revenu de solidarité active en prévoyant un « accompagnement intensif » assorti d’une obligation de 15H d’activité par semaine. « Ces 15 à 20H d’activité – et non pas de travail – peuvent consister en des immersions en entreprise ou des formations, expliquait récemment le député du Nord (Horizons) Paul Christophe, interrogé par le Quotidien de la formationLa formation est une clé d’entrée indispensable, elle a besoin d’être renforcée pour permettre aux allocataires d’être en adéquation avec les emplois proposés. »

Droit universel à l’orientation

Dans son discours du 14 novembre, le ministre du Travail Olivier Dussopt relevait aussi « l’instauration d’un droit universel à l’orientation en milieu ordinaire, appuyé par un projet professionnel mieux accompagné par le service public de l’emploi ».

Compétences de base : les attentes des entreprises

Compétences de base : les attentes des entreprises

Interrogées par Pôle emploi dans le cadre d’une enquête complémentaire à celle sur les besoins en main-d’œuvre, les entreprises attendent des candidats qu’ils disposent de compétences en littératie et numératie. Certes à des degrés divers selon les postes occupés, mais pour l’ensemble des fonctions proposées.

Par  – Le 03 novembre 2023.

Savoir s’exprimer à l’oral et lire et comprendre un document simple, voilà une compétence jugée utile ou indispensable par l’ensemble des employeurs questionnés par Pôle emploi, qui présente les résultats de son enquête dans un document publié ce mois d’octobre. Ils sont encore huit sur dix à estimer utile ou indispensable la capacité à argumenter oralement ou à débattre. Plus de sept sur dix requièrent de leurs salariés qu’ils soient en mesure de synthétiser une information dans un court document.

Leurs exigences en matière de numératie se révèlent légèrement inférieures. Deux tiers des employeurs répondants demandent aux candidats à leurs offres d’emploi une aptitude à réaliser des opérations simples de calcul. Un résultat général qui cache des disparités, les attendus étant bien plus forts pour les candidats à des postes d’ingénieur ou d’agents commerciaux, par exemple.

Les petites entreprises plus exigeantes

De façon générale, les attendus diffèrent d’un secteur à l’autre. Ainsi, très logiquement, la sphère du tourisme se révèle-t-elle la plus attentive à la pratique de langues étrangères. Mais les compétences attendues varient aussi selon la taille des entreprises questionnées. Les PME expriment davantage d’attendus, ce que Pôle emploi explique par une plus large polyvalence des activités des salariés recrutés. Inversement, toutes tailles confondues, les compétences escomptées des saisonniers sont moins importantes.

En marge de l’étude, Pôle emploi rappelle que lui-même et plusieurs acteurs de l’emploi, – les Opco en particulier (Akto, Constructys, Uniformation…) -, mènent des actions de lutte contre l’illettrisme. Pour, au besoin, une fois des lacunes repérées, mettre en place des préformations dans ces domaines, qui favoriseront l’insertion professionnelle de personnes même jusque-là éloignées de l’emploi.


Le détail de l’étude : « Quelles sont les  compétences en expression orale, lecture et rédaction, calcul et langues étrangères demandées par les employeurs »