Lauréat de l’appel à projet Défi’Occ, déclinaison occitane du plan Définnov, avec deux autres structures, le 100ème singe, tiers-lieu nourricier de l’agglomération toulousaine, élabore un parcours de formation innovant pour contribuer à la reconversion de demandeurs d’emploi dans l’agriculture. Une urgence face à l’effondrement du nombre d’agriculteurs qui met en danger notre système alimentaire dans les dix prochaines années.
par Catherine Stern – Le 11 janvier 2024. Le quotidien de la formation
La théorie du centième singe affirme qu’une technique se serait diffusée au sein d’un petit groupe à toute la population de singes de la même espèce après que les 99 premiers ont acquis cette technique par un processus d’apprentissage par imitation. Au 100ème singe, tiers-lieu nourricier en archipel [ 1 ] créé en 2015 dans l’agglomération toulousaine, on valorise en effet l’apprentissage par le faire. « L’espace-test agricole fait office de support et d’espace-apprenant, explique Amandine Largeaud, sa co-fondatrice. On met à disposition de la terre, les premiers moyens de production et tout un accompagnement individuel avec des formations pour des personnes en reconversion professionnelle dans le domaine agricole. Elles apprennent par la pratique et la mise en situation professionnelle en vue de consolider leur parcours de reconversion. » Une dizaine de personnes y sont actuellement accueillies pour trois ans maximum, dans le cadre d’un contrat d’appui au projet d’entreprise (Cape), principalement à destination d’un public demandeur d’emploi ou bénéficiaire des minimas sociaux, souvent à la suite d’une BPREA (Brevet professionnel responsable d’entreprise agricole), la capacité agricole pour les gens qui se reconvertissent.
De l’éveil de la vocation à l’appui à la création d’entreprise
Cette expérience de tiers-lieu avec espace-test agricole et organisme de formation mutualisé accompagnant aussi des collectivités dans leur projet de transition agricole et alimentaire, fait du 100ème singe une référence dans le domaine, au niveau régional mais aussi national. D’où le choix de la Région Occitanie, dans le cadre de l’appel à projet Défi’Occ, déclinaison du DéfInnov au niveau national, d’attribuer 180 000€ pour créer un parcours de formation innovante aux métiers de l’agriculture et de l’agroécologie sur 28 mois, en association trois structures (avec l’Adear – association pour le développement de l’emploi agricole et rural – et Renova pour la partie arboricole). « Il s’agira de susciter l’éveil de la vocation par de nombreuses animations, mises en relation avec des agriculteurs, de proposer des formations assez généralistes sur la reconversion puis, quand le projet professionnel sera affiné, de proposer des formations techniques complémentaires en allant jusqu’à l’appui à la création d’entreprise, explique Amandine Largeaud.
Le financement couvre l’ingénierie de formation. « Il permettra que nos trois structures, qui ont chacune leurs formations, puissent concevoir le parcours de façon articulée, en complémentarité, et orienter les apprenants vers les bons partenaires aux différentes étapes de ce parcours d’apprentissage. », précise Amandine Largeaud. Démarrage prévu en juin 2024.
Notes
1. | ↑ | En archipel car le lieu principal de Castanat-Tolosan (2 hectares de champs et 700 m² de bâtiments) est relié à cinq autres sites, fermes paysannes ou communales. |