Innover pour former la relève agricole

Lauréat de l’appel à projet Défi’Occ, déclinaison occitane du plan Définnov, avec deux autres structures, le 100ème singe, tiers-lieu nourricier de l’agglomération toulousaine, élabore un parcours de formation innovant pour contribuer à la reconversion de demandeurs d’emploi dans l’agriculture. Une urgence face à l’effondrement du nombre d’agriculteurs qui met en danger notre système alimentaire dans les dix prochaines années.

par – Le 11 janvier 2024. Le quotidien de la formation

La théorie du centième singe affirme qu’une technique se serait diffusée au sein d’un petit groupe à toute la population de singes de la même espèce après que les 99 premiers ont acquis cette technique par un processus d’apprentissage par imitation. Au 100ème singe, tiers-lieu nourricier en archipel [ 1 ] créé en 2015 dans l’agglomération toulousaine, on valorise en effet l’apprentissage par le faire. « L’espace-test agricole fait office de support et d’espace-apprenant, explique Amandine Largeaud, sa co-fondatrice. On met à disposition de la terre, les premiers moyens de production et tout un accompagnement individuel avec des formations pour des personnes en reconversion professionnelle dans le domaine agricole. Elles apprennent par la pratique et la mise en situation professionnelle en vue de consolider leur parcours de reconversion. » Une dizaine de personnes y sont actuellement accueillies pour trois ans maximum, dans le cadre d’un contrat d’appui au projet d’entreprise (Cape), principalement à destination d’un public demandeur d’emploi ou bénéficiaire des minimas sociaux, souvent à la suite d’une BPREA (Brevet professionnel responsable d’entreprise agricole), la capacité agricole pour les gens qui se reconvertissent.

De l’éveil de la vocation à l’appui à la création d’entreprise

Cette expérience de tiers-lieu avec espace-test agricole et organisme de formation mutualisé accompagnant aussi des collectivités dans leur projet de transition agricole et alimentaire, fait du 100ème singe une référence dans le domaine, au niveau régional mais aussi national. D’où le choix de la Région Occitanie, dans le cadre de l’appel à projet Défi’Occ, déclinaison du DéfInnov au niveau national, d’attribuer 180 000€ pour créer un parcours de formation innovante aux métiers de l’agriculture et de l’agroécologie sur 28 mois, en association trois structures (avec l’Adear – association pour le développement de l’emploi agricole et rural – et Renova pour la partie arboricole). « Il s’agira de susciter l’éveil de la vocation par de nombreuses animations, mises en relation avec des agriculteurs, de proposer des formations assez généralistes sur la reconversion puis, quand le projet professionnel sera affiné, de proposer des formations techniques complémentaires en allant jusqu’à l’appui à la création d’entreprise, explique Amandine Largeaud.

Le financement couvre l’ingénierie de formation. « Il permettra que nos trois structures, qui ont chacune leurs formations, puissent concevoir le parcours de façon articulée, en complémentarité, et orienter les apprenants vers les bons partenaires aux différentes étapes de ce parcours d’apprentissage. », précise Amandine Largeaud. Démarrage prévu en juin 2024.

Notes

1. En archipel car le lieu principal de Castanat-Tolosan (2 hectares de champs et 700 m² de bâtiments) est relié à cinq autres sites, fermes paysannes ou communales.

Publication de la loi Plein Emploi

La loi dite Plein emploi vient d’être publiée au Journal officiel le 19 décembre 2023. Le Conseil constitutionnel a validé l’essentiel du texte.

Par  – Le 19 décembre 2023. Centre Inffo

Les principaux changements apportés par la loi du 18 décembre 2023 sont :

La transformation de Pôle emploi en France Travail

La loi prévoit la création au 1er janvier 2024 d’un nouvel opérateur dénommé « France Travail » en remplacement de Pôle Emploi, dont les missions sont renforcées.

La transformation de Pôle emploi en France Travail s’accompagne de la construction d’un « Réseau pour l’emploi » (le texte initial le nommait  » Réseau France Travail »).

Un « comité national pour l’emploi », présidé par le ministre de l’Emploi, fixera les règles de fonctionnement du réseau et définira les orientations stratégiques au niveau national. Des « comités territoriaux pour l’emploi » sont aussi prévus aux niveaux régional et départemental et dans les bassins d’emploi.

Le Conseil constitutionnel a censuré l’article de la loi qui autorisait les acteurs constituant le réseau pour l’emploi à partager entre eux certaines informations.

Une inscription généralisée, un contrat d’engagement pour les personnes sans emploi

Une inscription généralisée auprès de l’opérateur France Travail sera mise en place, au plus tard en 2025, pour toutes les personnes sans emploi.

Seront concernés :

  • les demandeurs d’emploi qui relèvent aujourd’hui de Pôle emploi ;
  • les demandeurs du revenu de solidarité active (RSA) (et leur conjoint, concubin ou partenaire pacsé) ;
  • les jeunes demandant un accompagnement auprès des missions locales ;
  • les personnes handicapées sollicitant un accompagnement auprès de Cap emploi.

L’inscription sera automatique pour les demandeurs du RSA dès le dépôt de leur demande d’allocation ainsi que pour les jeunes ou personnes handicapées demandant à être accompagnés. Tous ces demandeurs bénéficieront d’une orientation selon des critères communs et d’un diagnostic global suivant un référentiel partagé. Ils devront signer un contrat d’engagement, qui viendra remplacer les dispositifs actuels (projet personnalisé d’accès à l’emploi (PPAE) pour Pôle emploi, contrat d’engagement jeune (CEJ) ou parcours contractualisé vers l’emploi (Pacea) pour certains jeunes, contrat d’engagement réciproque (CER) pour certains allocataires du RSA).

Ce contrat d’engagement unifié comportera « un plan d’action précisant les objectifs d’insertion sociale et professionnelle » et une obligation d’au moins 15 heures d’activité par semaine (actions de formation…) pour les demandeurs d’emploi nécessitant un accompagnement ou les allocataires du RSA. Cette durée minimum de 15 heures, qui pourra être abaissée ou exclue en fonction de la situation du signataire (problèmes de santé, parent isolé sans solution de garde…) et au vu du diagnostic global, ne figurait pas dans le texte initial.

La gestion de carrière des seniors en question

Selon une récente étude réalisée par la plateforme de recrutement « Seniors à votre service », seuls 30% des salariés de plus de 50 ans ont bénéficié d’un point carrière et 14% se sont vu proposer une formation.

Par  – Le 22 décembre 2023. Centre Inffo

Parmi les trois thèmes des négociations interprofessionnelles sur le nouveau pacte de vie au travail qui viennent de s’ouvrir, les partenaires sociaux auront à plancher sur l’emploi des seniors. Avec le recul de l’âge légal de départ à la retraite, le sujet revient au centre des débats. En Europe, la France peine à rattraper son retard avec un taux d’emploi de 57% des 55 à 64 ans selon la Dares. Loin d’être nouvelle, la situation est devenue structurelle, souvent nourrie par des idées reçues et des pratiques de gestion des ressources humaines rarement remises en question. Le jobboard « Seniors à votre service » vient de publier une étude qui rappelle les obstacles vécus par les actifs de plus de 50 ans dans la poursuite de leur carrière.

Des idées reçues à interroger

Désengagés, trop chers, dépassés, moins agiles, les plus de 50 ans souffrent d’une image dégradée. Ces idées reçues pèsent sur leur recrutement et leur maintien dans l’emploi gestion. L’étude contredit une grande partie de ces stéréotypes. Fidèles à leur employeur, 75% ont travaillé plus de 10 ans dans la même entreprise et ils partagent des valeurs de loyauté, d’esprit collectif, du travail bien fait, du dépassement de soi ou encore de la transmission de savoir-faire. Loin d’alimenter les conflits intergénérationnels, 80% d’entre eux estiment que les plus jeunes apportent de nouveaux points de vue utiles et sont prêts à transmettre leurs savoirs. Sur leur capacité à rebondir et leur implication, les répondants parmi lesquels 70% ont connu une période de chômage expriment leur motivation pour trouver un emploi, changer de métier ou se former. 80% d’entre eux sont même prêts à accepter une baisse de leur rémunération.

Un accompagnement insuffisant

Ces idées reçues génèrent des discriminations à l’embauche. 75% des demandeurs d’emploi indiquent avoir été ainsi discriminés. Une situation aggravée par un accompagnement insuffisant. 84% d’entre eux ne bénéficient d’aucun accompagnement en dehors de Pôle emploi ou de l’Apec. Ce sentiment d’invisibilité est également vécu dans les entreprises. Seuls 30% des plus de 50 ans interrogés ont bénéficié d’un point de carrière et à peine 14% d’entre eux ont reçu une proposition de formation. La gestion du parcours professionnel des seniors représente un levier qui fait consensus. Autre voie mal appréhendée par les entreprises, la retraite progressive.  Alors qu’une forte demande existe de la part des seniors, seuls 13% d’entre eux se sont vu proposer le passage à temps partiel et la moitié ne connaissent pas cette disposition. Dans ces conditions, les seniors sont nombreux (75%) à envisager un cumul emploi-retraite.

 

L’emploi des seniors en chiffres 

14% des seniors se sont vu proposer une formation

30% ont bénéficier d’un point carrière

75% des demandeurs d’emploi seniors ont déjà subi une discrimination liée à leur âge

75% des DRH reconnaissent privilégier les profils plus jeunes

80% des seniors accepteraient une baisse de leur rémunération

75% des seniors envisagent un cumul emploi-retraite

Mobilisation des acteurs de l’insertion pour l’emploi des seniors

L’emploi des seniors reste faible en France malgré la reprise économique. Les acteurs de l’insertion déploient des programmes d’accompagnement spécifiques pour ce public. Le réseau Alliance Villes Emploi les a mis en lumière lors de ses journées nationales.

Par  – Le 22 décembre 2023.

Dans un contexte d’allongement de la durée des carrières, beaucoup reste à faire pour améliorer le taux d’emploi des plus de 50 ans ou favoriser leur retour à l’emploi. Les acteurs de l’insertion s’efforcent de mettre en place des parcours d’accompagnement pour les plus éloignés de l’emploi. Ces initiatives étaient présentées lors d’un atelier des journées nationales d’Alliance Villes Emploi.

Au Creusot, l’association AGIRE, qui accompagne vers l’emploi des publics orientés par la mission locale ou le PLIE (plan local d’insertion dans l’emploi), a créé un « Contrat engagement jeune pour séniors » : « Il s’agit d’un parcours intégré avec 4 à 6 semaines d’ateliers collectifs dont les contenus ont été adaptés, puis un suivi individuel. Nous proposons dès le début un parrainage par des chefs d’entreprise ouverts au recrutement de publics seniors éloignés de l’emploi », explique Marie-Lise Calabria, directrice. Et six mois après le démarrage les résultats sont très encourageants : « On nous avait prédit que cela ne fonctionnerait pas avec ce public très déconnecté, or nous avons 50% de sorties positives en emploi, formation, préqualification ou chantier d’insertion. Il y a une vraie adhésion et l’aspect collectif est très apprécié ».

Valorisation des atouts

Le PLIE Nord-Essonne accompagne 1400 demandeurs d’emploi dont 400 séniors, et mène depuis 2015 une action spécifique sur ce public. « On commence par des ateliers de préparation pour valoriser leurs atouts – expérience, savoir-être, fiabilité, etc. – puis on organise des matinées de rencontre avec des entreprises qui cherchent à recruter, explique Ibrahima Seye, directeur. Ces matinées ont permis 175 entretiens et 28 recrutements, en majorité dans les services à la personne, mais aussi dans le BTP, le commerce, les services ».

Action dédiée aux seniors

Le PLIE de Nantes – ATDEC – a également conçu une action dédiée aux séniors, « dont nous constations la perte de confiance et la baisse d’estime de soi », rapporte Rémi Schnell, chargé d’accompagnement. Le parcours comprend des exercices d’inspiration théâtrale avec des comédiens pour travailler la posture, puis un temps avec une socio-esthéticienne pour mettre en valeur les personnes, travailler l’image, suivi d’une séquence consacrée à l’entretien d’embauche pour repérer les erreurs à éviter, et enfin les personnes choisissent des vêtements et font une simulation d’entretien avec la Cravate solidaire. « C’est une étape de remobilisation, les personnes en sortent regonflées et sont ensuite prêtes à s’engager dans une formation ou un suivi renforcé », rapporte le chargé d’accompagnement.

Emplois peu qualifiés

Les structures d’accompagnement constatent néanmoins que l’état de santé des candidats n’est pas toujours compatible avec leur projet ou avec les emplois proposés, qui sont souvent des emplois peu qualifiés dans des secteurs en tension marqués par la pénibilité.

« Nous avons toujours accompagné une part importante de seniors, pour lesquels on manque de réponse spécifique », constate Marie-Lise Calabria. « Aujourd’hui il n’y a plus d’aides au recrutement pour les séniors », déplore aussi Ibrahima Seye.

Les premières pistes de Pôle emploi pour former les seniors

Alors que des négociations interprofessionnelles sur l’emploi des seniors s’ouvrent ce vendredi 22 décembre, Pôle emploi expérimente des approches innovantes en matière de formation pour les demandeurs d’emploi de plus de 55 ans. Des modalités inscrites dans les situations de travail, au plus près des entreprises.

Par  – Centre Inffo Le 22 décembre 2023.

A chaque réforme des retraites, la question de l’emploi des séniors revient dans le débat sans avoir trouvé jusqu’ici de réponses satisfaisantes. Seul l’effet mécanique du recul de l’âge de départ à la retraite amorcé dans les années 1990 semble jouer sur le taux d’emploi des actifs de plus de 55 ans. A 56,9% en 2022 il enregistre, selon la Dares, son plus haut niveau depuis 1975 mais reste toujours en deçà de la moyenne européenne (62,4%). Les freins culturels s’avèrent tenaces. La dernière réforme reculant l’âge de départ à la retraite à 64 ans commande de résoudre cette problématique devenue structurelle. Si le maintien dans l’emploi des seniors fait l’objet d’une négociation interprofessionnelle lancée en novembre dernier, Pôle emploi planche, de son côté, sur les moyens de faciliter leur retour à l’emploi. Dans le cadre du nouveau cycle du Pic, l’opérateur expérimente avec deux régions [ 1 ] de nouvelles modalités de formation pour ce public dont le taux de chômage de 5,7%, plus faible que la moyenne des actifs, augmente très sensiblement après 60 ans pour atteindre 7%. Depuis juillet dernier, une quinzaine d’organismes de formation travaille ainsi sur des pédagogies innovantes afin de favoriser l’accès à la formation des seniors.

Des modalités inscrites dans les situations de travail

Si la restitution de cette expérimentation est attendue à la fin du premier trimestre 2024, Pôle emploi identifie déjà de premiers enseignements. « Dans les parcours de formation en cours de test, la pédagogie intègre une dimension d’accompagnement individualisé, proche du coaching », déclare Hervé Jouanneau, directeur du développement des compétences dans les territoires, Pôle emploi. Autre piste explorée, la mise en place d’approches inscrites dans les situations de travail. Dans cette logique, les ingénieurs pédagogiques peuvent s’appuyer sur des dispositifs de formation existants comme la préparation opérationnelle à l’emploi (POE) et l’action de formation en situation de travail (Afest), une modalité développée depuis la réforme de 2018. « La POE et l’Afest nous paraissent bien adaptés à ce public. Par ailleurs, les seniors, en entrant dans l’entreprise, ont ainsi une chance de lever des stéréotypes nourrissant parfois des freins à l’embauche », précise Hervé Jouanneau.

Articuler l’offre de services au sein du réseau France Travail

Pôle emploi recense 6 grandes typologies de seniors en fonction de leur situation plus ou moins fragilisée sur le marché du travail. Cette cartographie aide les conseillers à établir un diagnostic et à les orienter vers les offres de service en cours de construction. D’ores et déjà à l’œuvre à travers des accords cadre avec l’Apec, l’articulation des actions menées par les différents opérateurs du champ de l’emploi devrait s’intensifier avec la mise en place du réseau France Travail. « France Travail sera un accélérateur opérationnel pour déployer cette offre de servies », confirme Hervé Jouanneau. Reste à convaincre les entreprises d’accueillir les seniors en formation. Ces dernières représentent un maillon essentiel. Or, à ce jour, elles sont peu nombreuses à développer une gestion des ressources humaines et des parcours professionnels à destination de leurs collaborateurs les plus expérimentés.

Renforcer l’information sur les opportunités professionnelles

Pour faire bouger les lignes et valoriser l’emploi des seniors, Pôle emploi a identifié les perspectives  professionnelles ouvertes à ce public. Parmi elles, utiliser leur expérience pour devenir formateur, tuteur ou maître d’apprentissage répond aux besoins de transfert de savoir-faire dans un contexte d’un vieillissement de la population active.  En suivant des formations à la pédagogie, les seniors pourraient ainsi disposer de nouvelles compétences et les proposer aux entreprises. Par ailleurs, des modalités d’activité plus souples rarement mobilisées portent des solutions intéressantes. « Il faut renforcer l’information sur les opportunités d’évolution professionnelle ouvertes aux seniors. Des dispositifs comme le travail à temps partagé sont méconnus », déclare Hervé Jouanneau.

4e rapport sur le PIC : bilan de cinq années de déploiement

 

Le comité scientifique d’évaluation du Plan d’investissement dans les compétences dresse un bilan à l’issue de cinq années de déploiement.

Le rapport fait état d’une hausse des entrées en formation sur l’ensemble de la période. L’accès à la formation des peu diplômés a progressé, malgré des difficultés à amener les plus éloignés vers la formation, dans un contexte où le système de formation peine à modifier ses pratiques.

Les efforts de formation pour répondre aux besoins de l’économie sont souvent confrontés au manque d’attractivité des métiers et à la sélectivité des entreprises.

Le rapport termine par un point sur la Prépa apprentissage. Après quatre années de mise en œuvre, il constate que le dispositif est parvenu à capter le public visé, même si l’objectif quantitatif n’a pas été pleinement atteint. Près de 150 projets ont été financés, enregistrant 61 000 entrées entre 2019 et 2022.

Source Cap Métiers Nouvelle Aquitaine

Le service public de la VAE sera opérationnel en avril 2024

 Invité à l’université de l’Association pour l’accompagnement et le développement des compétences (Adevcomp), qui se tenait le 29 novembre à Paris, Olivier Gérard, en charge de la mission de préfiguration de France VAE (validation des acquis de l’expérience), fait le point sur l’avancement du chantier. 

Par  – Le 01 décembre 2023.

A quoi ressemblera la nouvelle VAE ? France VAE, dont l’objectif est de porter à 100 000 le nombre de VAE d’ici à la fin de la mandature, sera « un service public, donc un droit », rappelle Olivier Gérard. Or la VAE existe déjà juridiquement. En faire un service public suppose donc de basculer des droits existants du code de l’Education nationale vers celui du Travail. Plusieurs textes devront être publiés dont un décret, actuellement au Conseil d’Etat, ainsi qu’un arrêté. « Puisque c’est un service public, il sera ouvert à tout le monde », explique Olivier Gérard. Pas aux fonctionnaires toutefois. Les deux textes seront publiés « en janvier » 2024 et le service public sera effectif « en avril », indique-t-il. Si le travail de préfiguration est mené par l’Etat, il ne s’agit que d’une étape transitoire. « L’objectif est que les partenaires sociaux et les branches reprennent la main » ensuite, indique Olivier Gérard.

« Architectes de parcours »

Le point central de la réforme est l’accompagnement des candidats à la VAE par des « architectes de parcours ». La philosophie est de basculer la VAE « d’une logique de sanction à une logique de parcours », explique Olivier Gérard. « L’accompagnement devient premier, avant l’acte formatif », analyse de son côté Jacques Faubert, président d’Adevcomp. « Un professionnel à l’écoute, on avait dit la même chose pour les conseillers en évolution professionnelle à Pôle emploi », déclare de son côté Bernard Barbier, ancien directeur du Carif-oref francilien.

Ces architectes seront chargés « d’aider le candidat à confirmer son choix de certification », explique Olivier Gérard. Qui sont-ils ? Selon le site vae.gouv.fr, les architectes accompagnateurs doivent être certifiés Qualiopi. Il s’agit donc a priori d’organismes de formation. Mais un flou demeure dans la phase actuelle de test. Ainsi Iperia, l’organisme en charge de valoriser les métiers des employés à domicile, « est architecte de parcours sans avoir Qualiopi ; nous sommes en effet certificateurs mais pas formateurs », indique Nadège Turco, directrice d’Iperia. Le décret et l’arrêté fixeront les exigences et les obligations de service des accompagnateurs. Pour l’heure, Olivier Gérard recense 500 architectes.

L’enseignement supérieur en soutien de la nouvelle VAE

Longtemps réticent, « l’enseignement supérieur est partisan de la réforme », insiste Olivier Gérard. Une règle est posée : la personne qui vient à l’université pour une VAE « cherche une certification mais pas le statut d’étudiant ». Ce qui signifie que le rôle de certificateur est « découplé » de celui d’accompagnateur. Un message qui « passe mieux auprès des IUT (Instituts universitaires technologiques) » que des universités, admet-il. Olivier Gérard signale d’autre part que sa priorité est la VAE jusqu’à la licence professionnelle. « Je ne me battrai pas pour les masters », déclare-t-il. Reste enfin la question des jurys, dont les délais d’organisation sont longs. Leur organisation sera financée au titre du service public. « Nous attendons qu’ils nous envoient leur process », déclare Olivier Gérard.

 

 

Nouveau guide de lecture Qualiopi

Une nouvelle version du guide de lecture Qualiopi (voir notre fiche technique) vient d’être publiée.

Son objectif est d’apporter des précisions sur le référentiel de certification qualité des prestataires d’actions concourant au développement des compétences, en mentionnant pour chaque indicateur du référentiel : le niveau attendu du prestataire pour valider l’indicateur, des exemples de preuves et d’éventuelles précisions, notamment en fonction des catégories d’actions (action de formation, bilan de compétences, VAE, apprentissage) ou concernant les formations certifiantes.

Télécharger le guide

Loi « plein emploi » : un « saut qualitatif « (Olivier Dussopt)

L’Assemblée nationale et le Sénat ont trouvé un accord sur le texte relatif au projet de loi « plein emploi », mardi 14 novembre. Le ministre du Travail Olivier Dussopt a notamment salué un « saut qualitatif de l’accompagnement vers l’emploi. »

Par David Garcia – Le 16 novembre 2023.

« Pour n’exclure plus aucun demandeur d’emploi, le texte prévoit notamment l’inscription systématique à France Travail des allocataires du RSA [revenu de solidarité active]. C’est aussi pour cela, dans une logique de droits et de devoirs, que nous créons le contrat d’engagement, adossé à un meilleur accompagnement du bénéficiaire qui s’articule avec un régime de contrôle dont les sanctions se veulent davantage progressives mais surtout plus effectives », a souligné le ministre du Travail Olivier Dussopt lors d’un discours prononcé à l’Assemblée nationale à l’issue de l’accord trouvé en commission mixte paritaire, mardi 14 novembre.

Chiffres prometteurs

Depuis le printemps dernier, 18 départements mènent une expérimentation de ce dispositif. « Les retours du terrain se montrent très encourageants avec des chiffres prometteurs d’entrées en parcours d’accompagnement », relève le ministre (voir aussi notre article de une dans cette édition ).

Immersions en entreprise ou formations

Le projet de loi « plein emploi » réforme le revenu de solidarité active en prévoyant un « accompagnement intensif » assorti d’une obligation de 15H d’activité par semaine. « Ces 15 à 20H d’activité – et non pas de travail – peuvent consister en des immersions en entreprise ou des formations, expliquait récemment le député du Nord (Horizons) Paul Christophe, interrogé par le Quotidien de la formationLa formation est une clé d’entrée indispensable, elle a besoin d’être renforcée pour permettre aux allocataires d’être en adéquation avec les emplois proposés. »

Droit universel à l’orientation

Dans son discours du 14 novembre, le ministre du Travail Olivier Dussopt relevait aussi « l’instauration d’un droit universel à l’orientation en milieu ordinaire, appuyé par un projet professionnel mieux accompagné par le service public de l’emploi ».

Compétences de base : les attentes des entreprises

Compétences de base : les attentes des entreprises

Interrogées par Pôle emploi dans le cadre d’une enquête complémentaire à celle sur les besoins en main-d’œuvre, les entreprises attendent des candidats qu’ils disposent de compétences en littératie et numératie. Certes à des degrés divers selon les postes occupés, mais pour l’ensemble des fonctions proposées.

Par  – Le 03 novembre 2023.

Savoir s’exprimer à l’oral et lire et comprendre un document simple, voilà une compétence jugée utile ou indispensable par l’ensemble des employeurs questionnés par Pôle emploi, qui présente les résultats de son enquête dans un document publié ce mois d’octobre. Ils sont encore huit sur dix à estimer utile ou indispensable la capacité à argumenter oralement ou à débattre. Plus de sept sur dix requièrent de leurs salariés qu’ils soient en mesure de synthétiser une information dans un court document.

Leurs exigences en matière de numératie se révèlent légèrement inférieures. Deux tiers des employeurs répondants demandent aux candidats à leurs offres d’emploi une aptitude à réaliser des opérations simples de calcul. Un résultat général qui cache des disparités, les attendus étant bien plus forts pour les candidats à des postes d’ingénieur ou d’agents commerciaux, par exemple.

Les petites entreprises plus exigeantes

De façon générale, les attendus diffèrent d’un secteur à l’autre. Ainsi, très logiquement, la sphère du tourisme se révèle-t-elle la plus attentive à la pratique de langues étrangères. Mais les compétences attendues varient aussi selon la taille des entreprises questionnées. Les PME expriment davantage d’attendus, ce que Pôle emploi explique par une plus large polyvalence des activités des salariés recrutés. Inversement, toutes tailles confondues, les compétences escomptées des saisonniers sont moins importantes.

En marge de l’étude, Pôle emploi rappelle que lui-même et plusieurs acteurs de l’emploi, – les Opco en particulier (Akto, Constructys, Uniformation…) -, mènent des actions de lutte contre l’illettrisme. Pour, au besoin, une fois des lacunes repérées, mettre en place des préformations dans ces domaines, qui favoriseront l’insertion professionnelle de personnes même jusque-là éloignées de l’emploi.


Le détail de l’étude : « Quelles sont les  compétences en expression orale, lecture et rédaction, calcul et langues étrangères demandées par les employeurs »