Qualité de l’emploi : une question de métiers ?

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Salaires et conditions de travail, horaires, perspectives d’évolution…. France Stratégie a estimé la qualité de l’emploi des différents métiers et les a classifiés en six groupes.

par – Le 17 janvier 2024. Centre inffo

Dans une note d’analyse parue en décembre 2023, France Stratégie s’emploie à bâtir une typologie en six groupes de métiers en fonction de la qualité de l’emploi. Cette qualité est estimée avec une série d’indicateurs (salaires, conditions d’emploi, conditions de travail, horaires, perspectives de carrière, représentation collective). Pour France Stratégie, analyser de manière multidimensionnelle la qualité de l’emploi permet d’identifier des leviers d’amélioration différenciés.

Traits globalement positifs

Les deux premiers groupes, qui incluent les cadres et les professions intermédiaires du privé et du public, présentent des traits globalement positifs. Trois autres groupes offrent une qualité de l’emploi moindre, avec des salaires plus bas, des trajectoires professionnelles peu favorables et une relative précarité de l’emploi. Le dernier groupe réunit des métiers du care, de l’action sociale et de la sécurité, avec de fortes contraintes horaires mais des salaires et des perspectives de carrière relativement favorables. Chaque groupe représente entre 2,3 et 7,5 millions de salariés et entre 6 et 27 familles professionnelles.

Deuxième groupe hétérogène

Le premier groupe, qui compte des métiers bien rémunérés de cadres, aux perspectives de carrière favorables se détache très largement des autres sur le salaire, avec un revenu annuel moyen plus de deux fois supérieur à celui de l’ensemble des salariés. Le deuxième est très hétérogène, avec 27 professions dont certaines très qualifiées (enseignants, ingénieurs de l’informatique), et de nombreux métiers de services (employés de catégorie B et C, de banque, comptables, etc). Le troisième groupe est celui des métiers d’ouvriers, qualifiés et non qualifiés, qui ont de fortes contraintes physiques, avec un niveau de salaire horaire brut moyen très bas.

Métiers moyennement qualifiés

Le quatrième groupe rassemble des métiers moyennement qualifiés, du secteur des services, du care, du social, de la culture ou du commerce. Les salaires sont bas, avec beaucoup de temps partiel.  Le cinquième groupe comprend les métiers les moins qualifiés et les moins rémunérés -avec un salaire annuel net est de 11233 euros soit près de 9000 de moins que la moyenne des salariés- dans l’aide à domicile et l’aide-ménagère, l’hôtellerie-restauration, la vente et la sécurité. Enfin le dernier groupe est celui des métiers très exposés aux contraintes horaires mais avec des perspectives de carrières favorables. Il comprend des métiers du care (aides-soignants, infirmiers sage-femmes et médecins), de l’action sociale et de l’orientation, et les professionnels de l’armée, de la police et des pompiers.

Pour France Stratégie, des marges de progression existent dans toutes les professions, même les plus qualifiées. Mais les métiers dont les conditions pour particulièrement dégradées sont aussi ceux pour lesquels les besoins en recrutement sont importants. Ce qui fait de leur amélioration un défi économique à relever.

 

Entreprises adaptées : revalorisation des aides et reconduction des avenants financiers

Les aides versées aux entreprises adaptées sont revalorisées au 1er janvier 2024. Par ailleurs, les avenants financiers annuels seront reconduits automatiquement l’année d’après dans l’attente des nouveaux avenants.

Par  – Le 15 janvier 2024. Centre Inffo

Suite au relèvement du salaire minimum de croissance (Smic) par un décret du 20 décembre 2023, le montant annuel de l’aide par poste de travail occupé à temps plein est fixé à :

  • 17 877 euros pour les travailleurs âgés de moins de 50 ans (13 491 euros à Mayotte) ;
  • 18 108 euros pour les travailleurs âgés de 50 ans à 55 ans (13 670 euros à Mayotte) ;
  • 18 574 euros pour les travailleurs âgés de 56 ans et plus (14 020 euros à Mayotte).

Le montant annuel de l’aide versée dans le cas d’un travailleur handicapé mis à disposition d’un employeur est fixé à 4 760 euros par poste de travail occupé à temps plein (3 592 euros à Mayotte).

Les montants des aides sont réduits proportionnellement au temps de travail effectif.

Les aides  sont versées mensuellement à l’entreprise adaptée par l’Agence de services et de paiement (ASP). Elles sont calculées en équivalent temps plein travaillé au vu du nombre de travailleurs handicapés ouvrant droit à l’aide et ayant travaillé au cours du mois.
Ce versement mensuel est limité à un douzième de l’enveloppe financière fixée par l’avenant au contrat pluriannuel d’objectifs et de moyens. En cas de sous-consommation sur un mois donné, les crédits correspondants sont reportés sur le ou les mois suivants.
Des régularisations peuvent être réalisées en cours d’année lors des mois de mai, septembre et décembre de l’année en cours et lors du mois de janvier de l’année suivante afin d’ajuster le montant des aides en fonction des embauches réalisées depuis le 1er janvier de la période considérée.

Un décret du 27 décembre 2023 permet, à titre conservatoire, la prolongation du versement des aides selon les modalités prévues par l’avenant financier annuel applicable l’année précédente jusqu’à la signature d’un nouvel avenant financier. Cette prolongation ne pourra dépasser une date qui sera fixée par arrêté (au plus tard au 31 mai de l’année). Si aucun avenant financier n’a été signé à l’issue de cette échéance, le versement des aides est suspendu jusqu’à la conclusion de cet avenant. En l’absence de conclusion du nouvel avenant avant le 30 septembre de l’année concernée, les aides versées au titre de cette même année font l’objet d’une demande de reversement, en tenant compte des actions réalisées par la structure depuis le 1er janvier.

Enfin, la liste des entreprises retenues pour mener l’expérimentation du contrat tremplin a été complétée par un arrêté du 27 décembre 2023. Rappelons que ce dispositif a été pérennisé à compter du 1er janvier 2024 par la loi Plein emploi du 18 décembre 2023.

Décret n° 2023-1303 du 27 décembre 2023 relatif à la continuité du versement des aides financières allouées aux structures d’insertion par l’activité économique et aux entreprises adaptées

Arrêté du 27 décembre 2023 fixant la liste des entreprises adaptées retenues pour mener l’expérimentation d’un accompagnement des transitions professionnelles en recourant au contrat à durée déterminée conclu en application de l’article L1242-3 du Code du travail

Arrêté du 29 décembre 2023 fixant les montants des aides financières susceptibles d’être attribuées aux entreprises adaptées

Accès abonnés des fiches pratiques du droit de la formation : Fiche 38-27 Emploi dans les entreprises adaptées

Le service public de la VAE sera opérationnel en avril 2024

 Invité à l’université de l’Association pour l’accompagnement et le développement des compétences (Adevcomp), qui se tenait le 29 novembre à Paris, Olivier Gérard, en charge de la mission de préfiguration de France VAE (validation des acquis de l’expérience), fait le point sur l’avancement du chantier. 

Par  – Le 01 décembre 2023.

A quoi ressemblera la nouvelle VAE ? France VAE, dont l’objectif est de porter à 100 000 le nombre de VAE d’ici à la fin de la mandature, sera « un service public, donc un droit », rappelle Olivier Gérard. Or la VAE existe déjà juridiquement. En faire un service public suppose donc de basculer des droits existants du code de l’Education nationale vers celui du Travail. Plusieurs textes devront être publiés dont un décret, actuellement au Conseil d’Etat, ainsi qu’un arrêté. « Puisque c’est un service public, il sera ouvert à tout le monde », explique Olivier Gérard. Pas aux fonctionnaires toutefois. Les deux textes seront publiés « en janvier » 2024 et le service public sera effectif « en avril », indique-t-il. Si le travail de préfiguration est mené par l’Etat, il ne s’agit que d’une étape transitoire. « L’objectif est que les partenaires sociaux et les branches reprennent la main » ensuite, indique Olivier Gérard.

« Architectes de parcours »

Le point central de la réforme est l’accompagnement des candidats à la VAE par des « architectes de parcours ». La philosophie est de basculer la VAE « d’une logique de sanction à une logique de parcours », explique Olivier Gérard. « L’accompagnement devient premier, avant l’acte formatif », analyse de son côté Jacques Faubert, président d’Adevcomp. « Un professionnel à l’écoute, on avait dit la même chose pour les conseillers en évolution professionnelle à Pôle emploi », déclare de son côté Bernard Barbier, ancien directeur du Carif-oref francilien.

Ces architectes seront chargés « d’aider le candidat à confirmer son choix de certification », explique Olivier Gérard. Qui sont-ils ? Selon le site vae.gouv.fr, les architectes accompagnateurs doivent être certifiés Qualiopi. Il s’agit donc a priori d’organismes de formation. Mais un flou demeure dans la phase actuelle de test. Ainsi Iperia, l’organisme en charge de valoriser les métiers des employés à domicile, « est architecte de parcours sans avoir Qualiopi ; nous sommes en effet certificateurs mais pas formateurs », indique Nadège Turco, directrice d’Iperia. Le décret et l’arrêté fixeront les exigences et les obligations de service des accompagnateurs. Pour l’heure, Olivier Gérard recense 500 architectes.

L’enseignement supérieur en soutien de la nouvelle VAE

Longtemps réticent, « l’enseignement supérieur est partisan de la réforme », insiste Olivier Gérard. Une règle est posée : la personne qui vient à l’université pour une VAE « cherche une certification mais pas le statut d’étudiant ». Ce qui signifie que le rôle de certificateur est « découplé » de celui d’accompagnateur. Un message qui « passe mieux auprès des IUT (Instituts universitaires technologiques) » que des universités, admet-il. Olivier Gérard signale d’autre part que sa priorité est la VAE jusqu’à la licence professionnelle. « Je ne me battrai pas pour les masters », déclare-t-il. Reste enfin la question des jurys, dont les délais d’organisation sont longs. Leur organisation sera financée au titre du service public. « Nous attendons qu’ils nous envoient leur process », déclare Olivier Gérard.