La VAE attend toujours son service public

Créé fin 2022 pour simplifier l’accès à la validation des acquis de l’expérience (VAE), le service public de la VAE, censé être universel, n’existe que pour 24 diplômes. Sans budget dédié depuis novembre 2024, France VAE ne peut assister des centaines de candidats et leurs accompagnants.

Par Emmanuel Franck – Le 13 janvier 2025.  Le quotidien de la formation

En 2025, tous les actifs peuvent s’inscrire sur France VAE en vue d’obtenir, par validation de leur expérience professionnelle, une des certifications enregistrées au RNCP, et bénéficier de l’accompagnement d’un architecte accompagnateur de parcours (AAP). C’est en tous cas le principe du service public de la validation des acquis de l’expérience (VAE) créé par l’article 10 de la loi du 21 décembre 2022 sur le marché du travail et son décret du 27 décembre 2023. L’idée du législateur est de simplifier la VAE, afin de la rendre moins complexe et rébarbative pour les candidats. Au moment du vote de la réforme, seules 30 000 personnes bénéficiaient d’une VAE chaque année ; 70% abandonnaient en cours de route. En créant un service public, le gouvernement espérait susciter 100 000 VAE d’ici 2027.

24 diplômes accessibles
Cet objectif paraît actuellement inatteignable. Car dans la pratique, seuls 24 diplômes sont accessibles depuis France VAE. Et pour connaître la liste et s’apercevoir qu’elle ne couvre que les secteurs de la santé, du sanitaire et du social, il faut aller chercher dans la foire aux questions. « Prochainement, d’autres diplômes seront accessibles sur France VAE », promet néanmoins le site. On est donc loin de l’universalité promise par la loi, qui prévoyait que ce service public soit porté par un groupement d’intérêt public, toujours pas créé. C’est moins, également, que les 217 certifications couvertes il y a encore un an par la version expérimentale de France VAE.

Les candidats doivent puiser dans leur CPF

Côté financements, le candidat actuel à la VAE ne pourra compter que ce que prévoit le droit commun : son congé VAE de 48 heures, son compte personnel formation (CPF), d’éventuels abondements de son employeur, de son opérateur de compétences (Opco), de la Région ou de France Travail s’il est demandeur d’emploi. Pourtant, jusqu’au 28 octobre 2024, « les candidats inscrits pouvaient faire financer leur VAE par France VAE via Uniformation », l’Opco de la cohésion sociale, rappelle Jacques-Alexandre Habif, co-fondateur du cabinet Perspectives & Rebonds et architecte accompagnateur de parcours (APP). Mais les moyens n’ont pas suivi. Le budget dédié à France VAE en 2023 et 2024 n’a pas été reconduit. Fin 2024, les caisses étaient donc vides. « Début décembre 2024, nous nous sommes rendu compte qu’Uniformation refusait de financer les dossiers qui lui étaient parvenus après le 18 novembre », raconte-il. Il estime que 3 000 inscrits à qui France VAE avait promis un financement ont été orientés vers les solutions de droit commun.

Pétition des APP

Quant aux architectes accompagnateurs de parcours, ils ont dû hausser le ton pour se faire rembourser les frais qu’ils avaient avancés pour faire démarrer ce dispositif. Après une pétition au printemps 2024, France VAE a finalement « commencé à régler ce qui était dû aux AAP », signalent les pétitionnaires. « France VAE n’a jamais eu de communication claire auprès des APP. Nous avons toujours été mis devant le fait accompli », regrette Jacques-Alexandre Habif. Il estime que « cette réforme a beaucoup coûté aux candidats et aux architectes accompagnateurs, en temps, en confiance et en argent ». Reste qu’elle a quand même permis de simplifier le parcours administratif des candidats.

Assurance chômage : la nouvelle convention entre en vigueur

Source – Cap Métiers Nouvelle Aquitaine du 10 01 2025

Engagée il y a plus d’un an et après de nombreuses turbulences en 2024, la réforme de l’assurance chômage a finalement abouti avec la signature, par les partenaires sociaux, de la convention du 15 novembre 2024. Mettant un terme au régime de carence, elle a été agréée par un arrêté du Premier ministre publié au Journal officiel le 20 décembre 2024, lequel a exclu certaines dispositions sur les primo-demandeurs d’emploi et les travailleurs frontaliers.

Cette convention et les textes nécessaires à son application – règlement général et annexes – fixent l’ensemble de la règlementation relative à l’allocation chômage. Ces dispositions sont applicables depuis le 1ᵉʳ janvier 2025 et ce, pour une durée de quatre ans, soit jusqu’au 31 décembre 2028. Elles s’appliquent aux demandeurs d’emploi dont la fin de contrat de travail est intervenue à compter du 1er janvier 2025 et à ceux dont la procédure de licenciement est engagée à compter de cette date.

En raison de contraintes opérationnelles soulevées par l’Unédic, plusieurs mesures n’entreront en vigueur que le 1er avril 2025 : il s’agit notamment de la mensualisation de l’allocation de retour à l’emploi (ARE) sur la base fixe de 30 jours calendaires, quel que soit le nombre de jours et le mois considéré. Les travailleurs saisonniers bénéficieront également d’un abaissement de la condition minimale de travail à 5 mois au cours des 24 derniers mois pour percevoir l’ARE. Concernant les allocataires seniors, la convention décale de 2 ans les bornes d’âge permettant l’application de dispositions spécifiques pour le calcul et la durée de l’indemnisation ainsi que les cas de dégressivité.

Enfin, concernant les cotisations patronales, le taux de contribution d’assurance chômage acquittée par les employeurs passera de 4,05 % à 4 % à compter du 1er mai 2025.

Compte personnel de formation : le reste à charge fixé à 102,23 euros

La participation obligatoire au financement des formations éligibles au compte personnel de formation est désormais de 102,23 euros, après publication d’un arrêté daté du 26 décembre 2024. Soit une augmentation de 2,23 euros du reste à charge, qui avait été fixé par décret à 100 euros.

Par  – Le 03 janvier 2025. Le quotidien de la formation

L’arrêté paru au journal officiel le 26 décembre dernier amende le décret du 30 avril 2024.

Ce dernier instaurait une « participation obligatoire au financement des formations éligibles au compte personnel de formation » correspondant « à une somme forfaitaire dont le montant est fixé à cent euros et revalorisé chaque année par arrêté en fonction de l’indice mensuel des prix à la consommation hors tabac des ménages ». Le tout d’un montant de 100 euros.

Demandeurs d’emploi et CPF abondés exonérés du reste à charge

Cette participation « n’est pas due par le demandeur d’emploi et par le titulaire d’un compte personnel de formation, lorsque la formation fait l’objet d’un abondement de son employeur, y compris lorsque cet abondement est versé par l’employeur en application d’un accord d’entreprise ou de groupe, d’un accord de branche ou d’un accord conclu par les organisations syndicales de salariés et d’employeurs gestionnaires d’un opérateur de compétences. »

Exemptions en cas de reconversion professionnelle

Sont également exonérés les titulaires en cas d’actions de reconversion, lorsque la personne décide de mobiliser tout ou partie des points inscrits sur son compte professionnel de prévention sous certaines conditions, mentionnées à l’article L. 4163-8 du code du travail.

La parution de ce décret avait clos un feuilleton médiatico-politique de plusieurs mois.

Le montant du reste à charge est fixé chaque année par arrêté conjoint des ministres chargés de la formation professionnelle et des comptes publics.

Le contrat de sécurisation professionnelle (CSP) : Prolongation en 2025

Le contrat de sécurisation professionnelle (CSP) est prolongé jusqu’au 31 décembre 2025. Découvrez les modalités et les nouveautés pour 2025 du CSP.

Deux arrêtés, publiés au Journal officiel du 24 décembre 2024, prolongent le dispositif du contrat de sécurisation professionnelle (CSP) jusqu’à la fin de l’année 2025.

Le contrat de sécurisation professionnelle (CSP) : Un dispositif de transition pour les salariés touchés par un licenciement économique

Le contrat de sécurisation professionnelle (CSP) est un dispositif que les entreprises de moins de 1 000 salariés ou les entreprises en redressement ou liquidation judiciaire, sont tenues de proposer aux salariés dont le licenciement économique est envisagé.

Ce dispositif offre un accompagnement personnalisé pour favoriser le retour à l’emploi. Il inclut des mesures telles que des formations, des périodes de travail, voire une reconversion ou la création ou reprise d’entreprise. Pendant toute la durée du CSP, le salarié ayant au moins un an d’ancienneté bénéficie d’une allocation de sécurisation professionnelle (ASP) qui représente 75% du salaire journalier moyen, soit une allocation plus importante que l’allocation de retour à l’emploi « classique ».

Les modalités d’application du CSP sont définies par deux conventions interprofessionnelles : celle du 26 janvier 2015 et celle du 17 juillet 2018, spécifique à Mayotte. Ces conventions font régulièrement l’objet d’avenants pour prolonger leur validité.

Une nouvelle prolongation jusqu’au 31 décembre 2025

Conventions prolongées

Les conventions sur le CSP, initialement prolongées jusqu’au 31 décembre 2024, arrivaient à échéance. Deux nouveaux avenants signés par les partenaires sociaux ont été agrées par le Premier ministre, permettant de prolonger le dispositif jusqu’au 31 décembre 2025 :

  • l’avenant n° 9 du 22 novembre 2024 à la convention du 26 janvier 2015 ;
  • l’avenant n° 6 du 22 novembre 2024 à la convention du 17 juillet 2018 (spécifique à Mayotte).

Le congé de présence parentale : Un nouveau cas d’allongement du CSP

Ces avenants introduisent une nouveauté : la possibilité d’allonger la durée du CSP en cas de congé de présence parentale, dans la limite de la durée maximale de versement de l’allocation journalière de présence parentale.

Pour rappel, la durée initiale du CSP est de 12 mois à compter du lendemain de la fin du contrat de travail. Elle peut être prolongée dans certaines situations comme l’arrêt maladie (dans la limite de 4 mois), les congés de maternité, de paternité ou d’adoption, ainsi que les congés de proche aidant.

Vers des évolutions futures avec la nouvelle convention d’assurance chômage

Dans les préambules des avenants du 22 novembre 2024, les partenaires sociaux indiquent qu’ils prévoient d’apporter ultérieurement des ajustements en fonction des nouvelles règles issues de la convention d’assurance chômage. Cette convention, signée le 15 novembre 2024, a été agréée par un arrêté publié au Journal officiel le 20 décembre 2024. Les nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur le 1er avril 2025.

Les partenaires sociaux ont également réitéré leur demande d’ouvrir une discussion avec l’État sur le pilotage du dispositif et le financement des formations et de l’accompagnement en CSP entre l’État, l’Unédic et France Travail.

France Travail : ce qui change en janvier

Inscription de toutes les personnes en recherche d’emploi et en difficulté d’insertion, orientation accélérée, refonte de l’accompagnement et contrat d’engagement, toutes ces mesures issues de la loi pour le plein emploi entrent en vigueur dès janvier 2025.

Par  – Le 02 janvier 2025. Le quotidien de la formation

C’est par un mémo de fin d’année que la Direction générale de France Travail rappelle les évolutions de la loi pour le plein emploi du 18 décembre 2023 qui entrent en vigueur en janvier 2025. Une plus grande efficacité de l’écosystème de l’emploi et de l’insertion devrait permettre de mieux individualiser les parcours d’accompagnement.

Inscription automatique

Premier changement majeur en ce mois de janvier, l’inscription automatique à France Travail, sans démarche à effectuer, d’environ 1,2 millions de personnes. Soit un million d’allocataires du revenu de solidarité active (RSA), conjoint, concubin ou partenaire de pacte civil de solidarité (Pacs) d’un allocataire du RSA, auxquels s’ajoutent 200 000 jeunes suivis en Mission locale et en Contrat d’engagement jeune (CEJ) ou en Parcours contractualisé vers l’emploi (Pacea). Cette inscription automatique s’appliquera également à tout nouveau demandeur du RSA, conjoint, concubin ou partenaire de Pacs d’un allocataire du RSA, ainsi qu’à tout nouveau jeune qui sollicitent un accompagnement en Mission locale pour leur recherche d’emploi.

L’ensemble de ces nouveaux inscrits accèderont dès janvier à « certains services » de l’opérateur du service public de l’emploi (ateliers, prestations, formations, services numériques, rencontres avec les recruteurs, etc.). Les personnes déjà suivies par un organisme poursuivront leur accompagnement avec le même organisme référent (conseil départemental, organismes délégataires du conseil départemental, Missions locales, etc.). Le nouveau contrat d’engagement prévu par la loi Plein emploi remplacera les actuels contrats (PPAE [ 1 ], CEJ, Pacea ou CER[ 2 ]). Les personnes sans accompagnement ou organisme référent bénéficieront d’un « bilan de situation » préalable à la conclusion d’un contrat d’engagement, effectué avec l’organisme le plus adapté à leur cas (France Travail, conseil départemental, etc.).

Orientation plus rapide

L’objectif sous-jacent à cette inscription automatique est d’améliorer la prise en charge des demandeurs d’emploi et personnes en difficulté d’insertion sociale et professionnelle par une orientation plus rapide, « dans la majorité des cas dès l’inscription », vers l’organisme et le professionnel les plus adaptés à leur situation. La direction générale de France Travail le rappelle, ce sont actuellement 18 % des allocataires du RSA qui ne sont pas orientés et un délai qui peut aller jusqu’à 5 mois entre la demande de RSA et la rencontre du référent accompagnement pour ceux qui le sont. L’opérateur du service public de l’emploi souligne que « si la compétence d’orientation des bénéficiaires du RSA reste aux départements, ces derniers bénéficieront d’une proposition de France Travail tenant compte des critères partagés[ 3 ] qui pourra éclairer leur prise de décision. »

Parcours d’accompagnement rénové

Le nouveau parcours d’accompagnement démarrera par un « entretien de diagnostic global de la situation du demandeur d’emploi », réalisé à partir d’un référentiel commun mis à disposition de l’ensemble des acteurs du Réseau pour l’emploi dès le mois de janvier. Testé dans plusieurs territoires en 2024, ce diagnostic sera généralisé en 2025. Véritable « fil rouge », le diagnostic global est régulièrement mis à jour et partagé avec la personne et entre les différents intervenants du parcours d’accompagnement.

Contrat d’engagement

Les obligations réciproques prévues au contrat d’engagement signé entre le demandeur d’emploi et l’organisme référent sont définies lors de l’entretien de diagnostic. Un nouveau régime de sanctions en cas de non-respect du contrat sera précisé par décret au cours du 1er semestre 2025. Comme aujourd’hui, les départements resteront compétents et décisionnaires pour les bénéficiaires du RSA. France Travail souligne que « c’est le contrat d’engagement, sur la base du diagnostic, qui établira le niveau d’intensité de l’accompagnement de chaque personne et le nombre d’heures d’activité hebdomadaire qui devront être réalisées par le demandeur d’emploi. » Sous réserve d’adaptations, le volume hebdomadaire est fixé à 15 heures d’activité, qui peuvent prendre la forme :

  • d’actions pour définir son projet professionnel et développer ses compétences ;
  • de démarches d’accès aux droits, à la santé, au logement, de garde d’enfants… ;
  • d’actions de recherche d’emploi ou toute autre action en lien avec le projet d’accès à l’emploi.

Alors que l’obligation d’activité a parfois été contestée, France Travail souligne qu’il s’agit aussi d’une « promesse de service et d’accompagnement. » Testée dans 49 départements pilotes depuis 2023 auprès de 70 000 bénéficiaires du RSA, cette offre rénovée affiche un taux de satisfaction des bénéficiaires de 90 % et 54 % d’accès à l’emploi dans les 12 mois suivant l’entrée en parcours dont 27 % en emploi durable.

Qualité de l’emploi : une question de métiers ?

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Salaires et conditions de travail, horaires, perspectives d’évolution…. France Stratégie a estimé la qualité de l’emploi des différents métiers et les a classifiés en six groupes.

par – Le 17 janvier 2024. Centre inffo

Dans une note d’analyse parue en décembre 2023, France Stratégie s’emploie à bâtir une typologie en six groupes de métiers en fonction de la qualité de l’emploi. Cette qualité est estimée avec une série d’indicateurs (salaires, conditions d’emploi, conditions de travail, horaires, perspectives de carrière, représentation collective). Pour France Stratégie, analyser de manière multidimensionnelle la qualité de l’emploi permet d’identifier des leviers d’amélioration différenciés.

Traits globalement positifs

Les deux premiers groupes, qui incluent les cadres et les professions intermédiaires du privé et du public, présentent des traits globalement positifs. Trois autres groupes offrent une qualité de l’emploi moindre, avec des salaires plus bas, des trajectoires professionnelles peu favorables et une relative précarité de l’emploi. Le dernier groupe réunit des métiers du care, de l’action sociale et de la sécurité, avec de fortes contraintes horaires mais des salaires et des perspectives de carrière relativement favorables. Chaque groupe représente entre 2,3 et 7,5 millions de salariés et entre 6 et 27 familles professionnelles.

Deuxième groupe hétérogène

Le premier groupe, qui compte des métiers bien rémunérés de cadres, aux perspectives de carrière favorables se détache très largement des autres sur le salaire, avec un revenu annuel moyen plus de deux fois supérieur à celui de l’ensemble des salariés. Le deuxième est très hétérogène, avec 27 professions dont certaines très qualifiées (enseignants, ingénieurs de l’informatique), et de nombreux métiers de services (employés de catégorie B et C, de banque, comptables, etc). Le troisième groupe est celui des métiers d’ouvriers, qualifiés et non qualifiés, qui ont de fortes contraintes physiques, avec un niveau de salaire horaire brut moyen très bas.

Métiers moyennement qualifiés

Le quatrième groupe rassemble des métiers moyennement qualifiés, du secteur des services, du care, du social, de la culture ou du commerce. Les salaires sont bas, avec beaucoup de temps partiel.  Le cinquième groupe comprend les métiers les moins qualifiés et les moins rémunérés -avec un salaire annuel net est de 11233 euros soit près de 9000 de moins que la moyenne des salariés- dans l’aide à domicile et l’aide-ménagère, l’hôtellerie-restauration, la vente et la sécurité. Enfin le dernier groupe est celui des métiers très exposés aux contraintes horaires mais avec des perspectives de carrières favorables. Il comprend des métiers du care (aides-soignants, infirmiers sage-femmes et médecins), de l’action sociale et de l’orientation, et les professionnels de l’armée, de la police et des pompiers.

Pour France Stratégie, des marges de progression existent dans toutes les professions, même les plus qualifiées. Mais les métiers dont les conditions pour particulièrement dégradées sont aussi ceux pour lesquels les besoins en recrutement sont importants. Ce qui fait de leur amélioration un défi économique à relever.

 

Entreprises adaptées : revalorisation des aides et reconduction des avenants financiers

Les aides versées aux entreprises adaptées sont revalorisées au 1er janvier 2024. Par ailleurs, les avenants financiers annuels seront reconduits automatiquement l’année d’après dans l’attente des nouveaux avenants.

Par  – Le 15 janvier 2024. Centre Inffo

Suite au relèvement du salaire minimum de croissance (Smic) par un décret du 20 décembre 2023, le montant annuel de l’aide par poste de travail occupé à temps plein est fixé à :

  • 17 877 euros pour les travailleurs âgés de moins de 50 ans (13 491 euros à Mayotte) ;
  • 18 108 euros pour les travailleurs âgés de 50 ans à 55 ans (13 670 euros à Mayotte) ;
  • 18 574 euros pour les travailleurs âgés de 56 ans et plus (14 020 euros à Mayotte).

Le montant annuel de l’aide versée dans le cas d’un travailleur handicapé mis à disposition d’un employeur est fixé à 4 760 euros par poste de travail occupé à temps plein (3 592 euros à Mayotte).

Les montants des aides sont réduits proportionnellement au temps de travail effectif.

Les aides  sont versées mensuellement à l’entreprise adaptée par l’Agence de services et de paiement (ASP). Elles sont calculées en équivalent temps plein travaillé au vu du nombre de travailleurs handicapés ouvrant droit à l’aide et ayant travaillé au cours du mois.
Ce versement mensuel est limité à un douzième de l’enveloppe financière fixée par l’avenant au contrat pluriannuel d’objectifs et de moyens. En cas de sous-consommation sur un mois donné, les crédits correspondants sont reportés sur le ou les mois suivants.
Des régularisations peuvent être réalisées en cours d’année lors des mois de mai, septembre et décembre de l’année en cours et lors du mois de janvier de l’année suivante afin d’ajuster le montant des aides en fonction des embauches réalisées depuis le 1er janvier de la période considérée.

Un décret du 27 décembre 2023 permet, à titre conservatoire, la prolongation du versement des aides selon les modalités prévues par l’avenant financier annuel applicable l’année précédente jusqu’à la signature d’un nouvel avenant financier. Cette prolongation ne pourra dépasser une date qui sera fixée par arrêté (au plus tard au 31 mai de l’année). Si aucun avenant financier n’a été signé à l’issue de cette échéance, le versement des aides est suspendu jusqu’à la conclusion de cet avenant. En l’absence de conclusion du nouvel avenant avant le 30 septembre de l’année concernée, les aides versées au titre de cette même année font l’objet d’une demande de reversement, en tenant compte des actions réalisées par la structure depuis le 1er janvier.

Enfin, la liste des entreprises retenues pour mener l’expérimentation du contrat tremplin a été complétée par un arrêté du 27 décembre 2023. Rappelons que ce dispositif a été pérennisé à compter du 1er janvier 2024 par la loi Plein emploi du 18 décembre 2023.

Décret n° 2023-1303 du 27 décembre 2023 relatif à la continuité du versement des aides financières allouées aux structures d’insertion par l’activité économique et aux entreprises adaptées

Arrêté du 27 décembre 2023 fixant la liste des entreprises adaptées retenues pour mener l’expérimentation d’un accompagnement des transitions professionnelles en recourant au contrat à durée déterminée conclu en application de l’article L1242-3 du Code du travail

Arrêté du 29 décembre 2023 fixant les montants des aides financières susceptibles d’être attribuées aux entreprises adaptées

Accès abonnés des fiches pratiques du droit de la formation : Fiche 38-27 Emploi dans les entreprises adaptées

Le service public de la VAE sera opérationnel en avril 2024

 Invité à l’université de l’Association pour l’accompagnement et le développement des compétences (Adevcomp), qui se tenait le 29 novembre à Paris, Olivier Gérard, en charge de la mission de préfiguration de France VAE (validation des acquis de l’expérience), fait le point sur l’avancement du chantier. 

Par  – Le 01 décembre 2023.

A quoi ressemblera la nouvelle VAE ? France VAE, dont l’objectif est de porter à 100 000 le nombre de VAE d’ici à la fin de la mandature, sera « un service public, donc un droit », rappelle Olivier Gérard. Or la VAE existe déjà juridiquement. En faire un service public suppose donc de basculer des droits existants du code de l’Education nationale vers celui du Travail. Plusieurs textes devront être publiés dont un décret, actuellement au Conseil d’Etat, ainsi qu’un arrêté. « Puisque c’est un service public, il sera ouvert à tout le monde », explique Olivier Gérard. Pas aux fonctionnaires toutefois. Les deux textes seront publiés « en janvier » 2024 et le service public sera effectif « en avril », indique-t-il. Si le travail de préfiguration est mené par l’Etat, il ne s’agit que d’une étape transitoire. « L’objectif est que les partenaires sociaux et les branches reprennent la main » ensuite, indique Olivier Gérard.

« Architectes de parcours »

Le point central de la réforme est l’accompagnement des candidats à la VAE par des « architectes de parcours ». La philosophie est de basculer la VAE « d’une logique de sanction à une logique de parcours », explique Olivier Gérard. « L’accompagnement devient premier, avant l’acte formatif », analyse de son côté Jacques Faubert, président d’Adevcomp. « Un professionnel à l’écoute, on avait dit la même chose pour les conseillers en évolution professionnelle à Pôle emploi », déclare de son côté Bernard Barbier, ancien directeur du Carif-oref francilien.

Ces architectes seront chargés « d’aider le candidat à confirmer son choix de certification », explique Olivier Gérard. Qui sont-ils ? Selon le site vae.gouv.fr, les architectes accompagnateurs doivent être certifiés Qualiopi. Il s’agit donc a priori d’organismes de formation. Mais un flou demeure dans la phase actuelle de test. Ainsi Iperia, l’organisme en charge de valoriser les métiers des employés à domicile, « est architecte de parcours sans avoir Qualiopi ; nous sommes en effet certificateurs mais pas formateurs », indique Nadège Turco, directrice d’Iperia. Le décret et l’arrêté fixeront les exigences et les obligations de service des accompagnateurs. Pour l’heure, Olivier Gérard recense 500 architectes.

L’enseignement supérieur en soutien de la nouvelle VAE

Longtemps réticent, « l’enseignement supérieur est partisan de la réforme », insiste Olivier Gérard. Une règle est posée : la personne qui vient à l’université pour une VAE « cherche une certification mais pas le statut d’étudiant ». Ce qui signifie que le rôle de certificateur est « découplé » de celui d’accompagnateur. Un message qui « passe mieux auprès des IUT (Instituts universitaires technologiques) » que des universités, admet-il. Olivier Gérard signale d’autre part que sa priorité est la VAE jusqu’à la licence professionnelle. « Je ne me battrai pas pour les masters », déclare-t-il. Reste enfin la question des jurys, dont les délais d’organisation sont longs. Leur organisation sera financée au titre du service public. « Nous attendons qu’ils nous envoient leur process », déclare Olivier Gérard.