La Commission présente des mesures visant à remédier aux pénuries de main-d’œuvre et de compétences

La Commission a présenté aujourd’hui un plan d’action visant à remédier aux pénuries de main-d’œuvre et de compétences et propose de collaborer avec les États membres et les partenaires sociaux pour résoudre ces problèmes au cours des mois et des années à venir. Le plan d’action s’inscrit dans le cadre de la stratégie de l’UE visant à stimuler sa compétitivité et à renforcer sa résilience économique et sociale.

Sources : COMMUNIQUÉ DE PRESSE2 0 mars 2024 Bruxelles Commission européenne

Depuis près d’une décennie, les pénuries de main-d’œuvre et de compétences s’aggravent dans tous les États membres. Ces pénuries sont dues à l’évolution démographique, à la demande de nouvelles compétences liées aux évolutions technologiques et à la double transition, à la volonté de développer davantage nos propres secteurs industriels, aux besoins en matière de défense et de sécurité et aux défis liés aux conditions de travail dans certains secteurs et sur certains sites. La Commission a recensé 42 professions «en pénurie», et observe quelques différences entre les États membres.

Le plan d’action est également un élément clé de l‘Année européenne des compétences. Il s’appuie sur les nombreuses mesures politiques et de financement déjà en place au niveau de l’UE, telles que le pacte pour les compétences, qui a jusqu’à présent permis de former 3,5 millions de travailleurs, les objectifs en matière d’emploi et de compétences pour 2030 approuvés lors du sommet social de Porto, les directives sur les salaires minimaux adéquats et sur le travail via une plateforme, ainsi que sur les 65 milliards d’euros de fonds de l’UE disponibles pour investir dans le domaine des compétences.

Le plan d’action fait suite au sommet des partenaires sociaux de Val Duchesse de janvier 2024 et la Commission l’a présenté, en coopération avec les partenaires sociaux, dont le rôle est essentiel pour mettre en œuvre des solutions permettant de relever ces défis. Le plan définit des mesures dans cinq domaines à mettre en œuvre rapidement au niveau de l’UE, des États membres et des partenaires sociaux:

  • aide à la mise en activité des personnes sous-représentées sur le marché du travail
  • soutien au développement des compétences, de la formation et de l’enseignement
  • amélioration des conditions de travail dans certains secteurs
  • amélioration la mobilité équitable au sein de l’UE pour les travailleurs et les apprenants
  • attraction des talents issus de pays tiers

Il est essentiel de remédier aux pénuries de main-d’œuvre et de compétences pour stimuler une croissance économique durable dans l’UE, saisir les possibilités offertes par les transitions écologique et numérique, favoriser la création d’emplois de qualité, accroître notre résilience économique et sociale face aux changements géopolitiques et garantir un financement suffisant des politiques sociales et de l’emploi dans l’UE.

Exemples de mesures:

La Commission:

  • financera de nouveaux projets relatifs à l’objectif «zéro chômage de longue durée»
  • financera de nouveaux projets d’activation et de renforcement des compétences pour les jeunes ne travaillant pas, ne suivant pas d’études ou de formation (NEET)
  • cofinancera davantage de centres d’excellence professionnelle avec un objectif de création d’au moins 100 nouveaux centres d’excellence professionnelle d’ici à 2027
  • mettra en place de nouveaux partenariats en matière de compétences dans le cadre du pacte pour les compétences
  • améliorera la veille stratégique sur les besoins en compétences — en cartographiant les besoins actuels et futurs en matière de compétences — en étroite coordination avec les agences de l’UE
  • analysera les politiques en matière de congé de maladie afin de recenser les meilleures pratiques pour les travailleurs et les entreprises
  • évaluera l‘incidence des réformes des retraites introduisant davantage de possibilités de retraite flexible et de combinaison des revenus de retraite avec un salaire
  • fera examiner par les pairs les approches nationales pour aborder la question des risques psychosociaux au travail

Les États membres sont invités:

  • à réviser les programmes d’enseignement et de formation afin de mieux répondre aux besoins du marché du travail
  • à poursuivre les réformes des prestations sociales qui s’attaquent aux poches d’inactivité et apportent un soutien suffisant aux personnes qui peuvent travailler afin qu’elles réintégrent progressivement le marché du travail;
  • à poursuivre les réformes fiscales visant à réduire le coin fiscal pour les deuxièmes salaires et les bas revenus
  • à continuer de soutenir la numérisation de la coordination de la sécurité sociale afin de faciliter une mobilité équitable de la main-d’œuvre
  • à adopter et mettre en œuvre rapidement la recommandation du Conseil intitulée «L’Europe en mouvement — Des possibilités de mobilité à des fins d’apprentissage pour tous»
  • à s’engager davantage dans des partenariats destinés à attirer les talents afin de renforcer les voies de migration légales

Les partenaires sociaux entendent :

  • remédier aux mauvaises conditions de travail par la négociation collective dans les secteurs caractérisés par des conditions de travail inadéquates
  • aider à activer les groupes sous-représentés et à trouver des solutions adaptées pour promouvoir l’emploi des travailleurs âgés
  • soutenir l’apprentissage et les partenariats entre les prestataires d’enseignement et de formation professionnels (EFP) et les employeurs
  • former les prestataires de soins de longue durée à des soins davantage centrés sur la personne et à la numérisation
  • mettre à jour les lignes directrices multisectorielles pour lutter contre la violence et le harcèlement dans le secteur des soins de santé
  • œuvrer ensemble à la mise en place d’un cadre européen visant à améliorer les conditions de travail des chauffeurs professionnels de pays tiers
  • contribuer, grâce à leur expertise, à la mise en place du réservoir européen de talents afin d’attirer les talents de pays tiers

Prochaines étapes

La Commission suivra également l’évolution de la mise en œuvre de ce plan d’action dans le cadre du semestre européen. En outre, la Commission invitera les États membres au sein du Comité de l’emploi et du Comité de la protection sociale à organiser régulièrement des échanges tripartites sur cette question, avec la participation des partenaires sociaux européens et nationaux.

Contexte

Les pénuries de main-d’œuvre et de compétences devraient continuer d’augmenter au cours des prochaines décennies, principalement en raison de l’évolution démographique et de l’augmentation de la demande en travailleurs possédant des compétences spécifiques, requises par exemple pour les transitions numérique et écologique. Près des deux tiers (63 %) des petites et moyennes entreprises ont déclaré dans une récente enquête Eurobaromètre qu’elles ne parvenaient pas à trouver les talents dont elles avaient besoin. D’ici à 2030, 3,5 millions de nouveaux emplois devraient être créés dans les seuls secteurs des énergies renouvelables. Par ailleurs, la Commission a recensé 42 professions qu’elle considère comme des professions en pénurie à l’échelle de l’UE. Parallèlement, 21 % des personnes âgées de 20 à 64 ans dans l’UE sont actuellement inactives et ont besoin d’une aide ciblée pour entrer sur le marché du travail.

L’investissement dans les compétences des citoyens contribue à remédier aux pénuries de main-d’œuvre, à maîtriser les transitions écologique et numérique et à garantir la compétitivité future de l’Europe. Dans cette optique que l’année 2024 est proclamée «Année européenne des compétences», une initiative qui vise à aider les citoyens à acquérir les compétences adéquates pour des emplois de qualité et à aider les entreprises à remédier aux pénuries de compétences dans l’UE.

Le plan d’action sur les pénuries de compétences et de main-d’œuvre constitue une prochaine étape concrète qui contribue à la réalisation de cet objectif. Il a été annoncé lors du sommet des partenaires sociaux de Val Duchesse, réuni par la présidente von der Leyen et la présidence belge du Conseil de l’UE, le 31 janvier, à la suite de son annonce dans le discours sur l’état de l’Union de 2023. Le plan s’appuie sur diverses initiatives déjà en place au niveau de l’UE et des États membres, ainsi que sur des partenaires sociaux qui ont été consultés à son sujet. Il s’appuie en outre sur les initiatives du plan d’action sur le socle européen des droits sociaux, sur les orientations stratégiques dans le cadre du Semestre européen et sur le soutien financier de l’UE. La mise en œuvre de ce plan d’action est essentielle pour atteindre les grands objectifs de l’UE pour 2030 en matière de compétences et d’emploi, à savoir un taux d’emploi de 78 % et une participation de 60 % des adultes à une formation annuelle.

L’UE investit environ 65 milliards d’euros(*) dans des programmes de développement des compétences, principalement au titre de la facilité pour la reprise et la résilience (RRF) et du Fonds social européen plus (ESF+).

Reste à charge : ce que prévoit la loi de finances 2023

On en parlait depuis quelques semaines. Ça y est, le décret est sorti. A compter du 2 mai 2024, le reste à charge CPF entre en vigueur. Cette participation financière obligatoire connaît toutefois des exceptions.

La mesure a été prise dans le cadre de la loi de finances 2023. Le titulaire du compte personnel de formation participe désormais au financement de sa formation. La loi prévoit que cette participation peut être proportionnelle au coût de la formation dans la limite d’un plafond, ou fixée à une somme forfaitaire.

Notez le

La participation financière n’est pas due par les demandeurs d’emploi et les salariés dont la formation fait l’objet d’un abondement de la part de leur employeur.

Mais pour entrer en vigueur, un décret devait fixer les modalités de sa mise en œuvre, ainsi que les conditions dans lesquelles un tiers pouvait assumer ce reste à charge.

En février, le Gouvernement avait annoncé sa mise en œuvre au cours de l’année 2024. Le décret a été publié le 30 avril, le reste à charge CPF entre en application le 2 mai 2024.

Reste à charge : une participation forfaitaire de 100 euros pour l’année 2024

Le décret prévoit une somme forfaitaire pour la participation obligatoire au financement des actions de formations éligibles au CPF. Elle est fixée à 100 euros.

Notez le

Ce montant sera relevé au 1er janvier de chaque année par arrêté en fonction de l’indice mensuel des prix à la consommation hors tabac des ménages.

Cette participation financière forfaitaire peut être prise en charge par :

  • l’employeur ;

  • l’opérateur de compétence.

Rappel

Les demandeurs d’emploi, tout comme les salariés qui suivent une formation qui fait l’objet d’un abondement de leur employeur, n’ont pas à supporter ce reste à charge. Cette règle s’applique également lorsque l’abondement versé par l’employeur est effectué en application d’un accord collectif (entreprise, groupe, convention collective, accord conclu par les organisations syndicales gestionnaires d’un OPCO).

Sous certaines conditions, en cas d’action de reconversion, le titulaire d’un CPF est exonéré de cette participation forfaitaire lorsqu’il mobilise tout ou partie des points inscrits sur son compte professionnel de prévention.

L’entrée en vigueur du reste à charge est fixée au 2 mai 2024.

Décret n° 2024-394 du 29 avril 2024 relatif à la participation obligatoire au financement des formations éligibles au compte personnel de formation, Jo du 30/04/24I V

Source – Isabelle Vénuat Juriste en droit social et rédactrice au sein des Editions Tissot

 

Appel à la création d’un fonds pour soutenir l’accès au CPF

Aider les personnes qui auraient des difficultés à s’acquitter du reste à charge que souhaite instaurer le gouvernement sur le compte personnel de formation (CPF) : c’est l’ambition du projet porté par l’organisme de formation Lingueo. La création d’un fonds de dotation figure parmi les pistes étudiées.

Par  – Le 26 avril 2024. Le quotidien de la formation

La donne va changer pour les titulaires d’un compte personnel de formation (CPF). Prévue par la loi de finances 2023, le projet de faire contribuer financièrement les personnes qui s’engagent dans une formation via leur CPF se précise. Sauf cas particuliers, les personnes qui mobilisent le dispositif auront bientôt à s’acquitter d’un forfait de 100 euros, selon le projet de décret révélé par le journal Les Échos. Une mesure décriée par de nombreux acteurs parce qu’elle risque de freiner l’accès à la formation. Afin d’éviter que des personnes renoncent à se former pour des raisons financières, d’autres imaginent des solutions. C’est le cas de l’organisme de formation Lingueo. « Les actifs disposant de peu de moyens risquent de se retrouver dans une situation délicate. Pour ne pas casser la dynamique insufflée par le CPF, nous proposons de créer un fonds qui viendrait en aide aux personnes ayant des difficultés à s’acquitter du reste à charge », expliquent Guillaume le Dieu de Ville et Arnaud Portanelli, fondateurs de l’organisme spécialisé dans les cours de langues.

Une solution d’intérêt général

Les deux entrepreneurs ambitionnent de fédérer d’autres acteurs – organismes de formation, certificateurs, entreprises… – pour créer « un fonds d’intérêt général » qui permettrait de « mutualiser des dotations » afin de soutenir l’accès à la formation de certaines catégories de public. « Le remboursement du reste à charge pourrait s’effectuer en fonction de trois critères, imaginent les fondateurs de Lingueo : le niveau de revenu des titulaires, la réalisation de la formation et l’obtention de la certification visée. » Ces deux derniers critères permettraient, selon eux, de renforcer l’engagement des bénéficiaires et de créer une dynamique vertueuse.

La piste d’un fonds de dotation

L’initiative n’en est qu’au stade de la réflexion. Les fondateurs de Lingueo explorent différentes pistes pour évaluer quelles seraient les solutions adaptées sur le plan juridique et fiscal. « Nous sommes en train de regarder ce qui se fait dans le secteur associatif ou dans le domaine des fondations, et de nous rapprocher de structures qui soutiennent l’éducation et la formation », précisent Guillaume le Dieu de Ville et Arnaud Portanelli. Parmi les options figure la création d’un fonds de dotation alimenté par des entreprises et des particuliers qui pourraient en retour bénéficier de réductions d’impôts. Structure juridique, organisation, modalités de gestion, implications fiscales, capacité à suivre le parcours des stagiaires et à gérer de nombreux dossiers de remboursement… : un tel projet ne s’improvise pas. D’autant que ce type d’initiative doit répondre à des critères de transparence sur le plan de l’éligibilité des personnes et de l’utilisation des fonds. Autres impératifs : faire en sorte que le dispositif soit connu des bénéficiaires potentiels et simple à enclencher.

Appel aux bonnes volontés

Les fondateurs de Lingueo ont commencé à approcher leur réseau pour identifier d’éventuels partenaires. « Nous sommes convaincus par l’esprit de la réforme de 2018 et souhaitons trouver des solutions collectives pour ne pas écarter de la formation les personnes les plus fragiles. » Avis aux bonnes volontés qui veulent comme eux s’engager en faveur de l’accès à l’éducation et à la formation.

Quelle IA générative pour la formation ?

Texte, son, vidéo… : les IA génératives débarquent dans la formation. Test et modes d’emploi pour les utiliser avec pertinence, à l’occasion du Printemps de la formation.

Par  – Le 25 avril 2024. Le quotidien de la formation

Même si l’on n’en mesure pas encore exactement la plus-value dans sa propre affaire, l’intelligence artificielle (IA) apparaît incontournable, à plus ou moins long terme, plutôt à brève échéance d’ailleurs. Respectivement, directrice générale et directeur technique de Tomorrow Theory, une agence d’innovation RH (ressources humaines) créée en 2022, Stéphanie Renverseau et Gaspard Tertrais, ont pendant le Printemps de la formation [ 1 ] testé en live, sur leur application dédiée baptisée Aurora, les meilleurs modèles d’IA générative, ces IA capables de générer du texte, de l’image, du son ou encore de la vidéo.

Interroger plusieurs IA et synthétiser leurs réponses

La requête, autrement dit la demande adressée à la machine pour ce premier test ? Les défis d’un responsable RH/formation. « Nous comparons les réponses de deux IA. Chat GPT4 et Claude 3, un modèle qui n’est pas encore disponible sur le marché français. La réponse de ce dernier est plus rapide et génère des cas d’usage et des sous-parties. Au final, les réponses sont pertinentes et étayées dans les deux cas car Chat GPT 4, par exemple, a réalisé un tableau récapitulatif », constate Stéphanie Renverseau. « Plus vous entraînez une IA, plus elle sera pertinente » résume Gaspard Tertrais qui conseille, sur tout type de sujet, en l’occurrence la formation, d’interroger plusieurs IA génératives différentes puis de réaliser une synthèse en « fusionnant les réponses, afin d’éviter les « biais » et les habitudes vis-à-vis de telle ou telle IA. « Les IA évoluant à une vitesse phénoménale, il faut les réinterroger en permanence, au moins tous les mois », ajoute Stéphanie Renverseau.

Scan de données

Gemini est l’IA du géant Google. En direct, Gaspard Tertrais, réalise un test. Il insère 4 000 pages de texte dans le prompt en introduisant un mot de passe (« printemps de la formation ») qu’il demande à l’IA de retrouver. En moins d’une seconde, le résultat apparait. Bluffant ! « La fiabilité est de 99,9 %. Un responsable de formation peut donc demander à une IA de vérifier et de scanner l’ensemble de ses données, sans problème » indique-t-il. Autre IA, Grok, développé par les équipes d’Elon Musk, le patron d’X. Originalité de cet IA générative, sa faculté à trouver des informations en scannant l’ensemble des tweets sur un sujet. « Le résultat, ultra-rapide est impressionnant. Musk a voulu en faire une IA non woke et l’a mis en open source », note Stéphanie Renverseau.

Quel impact sur l’environnement ?

En réponses à plusieurs questions des participants du webinaire sur la compatibilité de l’IA générative avec le « numérique responsable » et à l’empreinte environnementale, les deux experts confessent que les études sur le sujet ne sont pas définitives. « Composer un poème sur Chat GPT est moins nocif sur le plan de l’écologie que d’en écrire un avec un stylo sur une feuille, deux objets qu’il aura fallu fabriquer. De même trois requêtes Google sont plus consommatrices d’énergie qu’un prompt d’IA générative », pointe Gaspard Tertrais qui estime qu’avec les IA génératives, un collaborateur bien entrainé à cette technologie pourra « presque » bientôt remplacer un codeur traditionnel !

JO 2024 : versement d’une aide à certains demandeurs d’emploi ou étudiants pour suivre une formation dans la sécurité privée

Une aide exceptionnelle est versée par France Travail à certains demandeurs d’emploi ou étudiants pour  favoriser les recrutements dans le secteur de la sécurité privée dans le cadre des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024.

Par  – Le 16 avril 2024. Le quotidien de la formation

Cette aide, financée par l’Etat, est versée aux demandeurs d’emploi, ainsi qu’aux étudiants volontaires qui se font connaître auprès de France Travail, ne résidant pas en Ile-de-France et qui s’engagent dans une formation pour être recrutés ensuite dans le cadre de missions de sécurité privée en Ile-de-France en lien avec les Jeux Olympiques et Paralympiques 2024. Cette aide doit permettre la mobilité de ces publics.

La formation suivie doit viser l’obtention soit du certificat de qualification professionnelle pour la sécurité des grands événements (CQP PSGE), soit du titre à finalité professionnelle agent de prévention et de sécurité (TFP APS).

La formation doit débuter au plus tôt le 2 avril 2024 et être entièrement réalisée au plus tard le 20 juillet 2024.
Pour bénéficier de l’aide dans son intégralité, le bénéficiaire doit ensuite être embauché au plus tard le 8 septembre 2024, quelle que soit la durée du contrat correspondant.
L’aide peut être sollicitée et les justificatifs produits jusqu’au 31 octobre 2024.

L’aide exceptionnelle est versée en deux fois, sur production de justificatifs :
– 200 euros lors de l’entrée en formation ;
– 400 euros lors de l’embauche par l’entreprise.
Le cas échéant, une personne déjà formée peut bénéficier du versement de 400 euros lors de son embauche, sous réserve de remplir les autres conditions.

Délibération France Travail n° 2024-20 du 29 mars 2024

Connaissez-vous l’agentivité ? (Printemps de la formation)

Au-delà de la binarité entre soft skills et hard skills, en termes de compétences, il serait peut-être pertinent d’interroger le concept d’agentivité qui concerne l’efficacité personnelle au sens large du terme. Un thème exploré lors du Printemps de la formation.

Par  – Le 23 avril 2024. Le quotidien de la formation

 

Et si pour s’adapter à un monde qui change à vive allure, la solution – individuelle et collective – était l’agentivité ? C’est le credo et la conviction de Boris Sirbey et Jérémy Lamry, deux des dirigeants de Tomorrow Theory, une agence d’innovation RH (resssources humaines) créée en 2022 par les fondateurs du Lab’ RH. En sciences sociales et en philosophie, l’agentivité, adaptation de l’anglais « agency » est la faculté d’action d’un être, sa capacité à agir sur le monde, les choses, les êtres, à les transformer ou les influencer. Explications à l’occasion de la 5ème édition du Printemps de la formation organisé du 8 au 12 avril par Unow, spécialiste de la formation à distance accompagnée.

Stimuler l’efficacité personnelle

« Aujourd’hui, plus que jamais, plutôt que de raisonner en termes de hard skills ou de soft skills, il faut distinguer les compétences routinières de celles qui sont non routinières », pointe Boris Sirbey. Selon les deux dirigeants, dans un monde de plus en plus instable et incertain, le plus important pour un individu réside dans sa faculté à générer une estime de soi, une confiance en soi et une affirmation de soi qui vont stimuler son efficacité personnelle, son agentivité. A un monde VUCA (volatile, incertain, complexe, ambigu), un concept forgé et utilisé par l’armée américaine depuis les années 1980 et adopté depuis les années 2000 par les consultants en stratégie, aurait succédé un monde BANI, un nouvel acronyme avec un B pour brittle (fragile), A (anxieux), N (non linéaire) et I (incompréhensible), sur fond de dérèglement climatique, de pandémie et d’explosion des troubles mentaux qui caractériserait une « multipolarité indéchiffrable ».

Une notion qui diffère du leadership

« Plutôt que de développer d’hypothétiques soft skills, ces compétences dites « douces » les individus doivent booster leur affirmation de soi », souligne Jérémy Lamry. Dans quelle mesure l’agentivité serait comparable avec le leadership ? « Il existe des points communspar exemple, l’autonomie, la prise de décision, répond ce dernier, mais l’agentivité a un rôle social, elle agit pour le collectif alors que le leadership est exclusivement tourné vers son organisation ». Comment dans ces conditions, développer l’agentivité dans les organisations ? En faisant coopérer les collaborateurs par petits groupes et en leur faisant affronter des défis majeurs, afin qu’ils développent une solidarité authentique et développent ainsi leur agentivité.

Les ingrédients de la compétence

Selon les deux auteurs, l’opposition entre hard skills et soft skills apparait terriblement datée, « très 20ème siècle », ironise Boris Sirbey qui correspond à une binarité qui n’est plus pertinente. « Aucune compétence n’est totalement hard skill ou soft skill, à l’image de la communication, qui est à la fois un état d’esprit, une compétence mais également une politique structurée et qui peut être évaluée », résume-t-il. Selon les auteurs, il faut se focaliser, plus que jamais, sur les ingrédients qui composent une compétence : la cognition active, les émotions, la dimension sensorimotrice (qui relève à la fois des fonctions sensorielles et de la motricité) et la conation, qui est un effort, une impulsion dirigée vers un passage à l’action.

Des formations à l’IA générative dans les grandes villes françaises

L’école d’informatique Simplon et Meta, la maison mère de Facebook, viennent de lancer des ateliers d’initiation à l’intelligence artificielle gratuits et ouverts à tous. Objectif : sensibiliser 30 000 personnes en France d’ici à la fin de l’année.

Par  – Le 17 avril 2024. Le quotidien de la formation

Désireux d’apporter des réponses aux enjeux posés par l’émergence des intelligences artificielles (IA) génératives, le géant américain Meta et l’école française d’informatique Simplon ont lancé début mars – dans le cadre d’un partenariat académique – des « ateliers d’initiation IA » dans huit grandes villes françaises (Paris, Marseille, Lyon, Lille, Nantes, Rennes, Montpellier, Bordeaux). « Ces formations sont gratuites et ouvertes au grand public, sans prérequis. L’objectif est de transmettre des notions et de permettre aux participants de prendre en main ces technologies émergentes et notamment Chat GPT. Ces outils sont relativement simples à utiliser. Il faut néanmoins y être formés, comprendre leur potentiel mais également leurs limites comme la reproduction de biais, par exemple. Nous souhaitons attirer 30 000 candidats en France d’ici la fin de l’année », explique Frédéric Bardeau, président et cofondateur de Simplon. Trois thématiques sont proposées au sein de ces ateliers : explication théorique de l’IA générative (capacités, cas d’usage), mise en pratique des différents modèles et enfin, découverte des enjeux et du bon usage des technologies.

Une plateforme de microlearning en préparation

Pourquoi s’être associé avec Meta pour ce projet d’ampleur nationale ? « Nous avons été ravi du succès de l’Académie du Metavers [ 1 ] que nous avons lancé avec notre partenaire il y a deux ans. Meta participe depuis plus de 10 ans au développement de l’écosystème de l’intelligence artificielle en France, notamment à travers son laboratoire de recherches FAIR basé à Paris, le plus important hors des États-Unis », vante Frédéric Bardeau. À l’issue des ateliers, les participants recevront un certificat de suivi de la formation, délivré par Simplon, venant attester de leur initiation et leur capacité à utiliser des outils d’IA génératives pour des tâches liées au traitement de texte, d’image et de son. Dans un second temps les deux partenaires développeront une plateforme de microlearning permettant aux personnes n’ayant pas eu accès aux formations en présentiel de disposer des contenus et exercices pratiques « afin de toucher un public plus large ».

Des partenariats régionaux pour attirer des candidats

Concrètement, le contenu pédagogique de ces ateliers est délivré par Simplon et par le collectif de réflexion et d’action Impact AI qui réunit entreprises et organisations, associées afin de favoriser l’adoption d’une IA responsable. Afin d’attirer des candidats en région, l’école Simplon s’appuie sur les écosystèmes régionaux d’emploi et de technologie tels que la French Tech, France Travail ainsi que les Chambres de commerce et d’industrie.  Responsable des affaires publiques chez Meta France, en charge de l’intelligence artificielle, Martin Signoux se réjouit de ce nouveau partenariat : « En tant que leader des nouvelles technologies, nous estimons qu’il nous incombe de participer à la pédagogie autour de ces technologies et de donner des clés aux Français afin que chacun puisse profiter des opportunités offertes par l’intelligence artificielle. Nous souhaitons rendre cette technologie accessible, de manière inclusive et incarnée ».

Notes

1. Lancées en 2022, les Académies du Métavers forment, dans la France entière, des personnes sans condition de diplômes ni de ressources, à la réalité virtuelle et à la réalité augmentée.

Emploi des seniors : la négociation échoue à trouver un accord

L’ultime réunion de la négociation interprofessionnelle « pour un nouveau pacte de la vie au travail » a débouché sur un constat d’échec des partenaires sociaux à trouver un compromis autour d’un éventuel accord. Les organisations syndicales ne devraient pas entériner la dernière version du projet discuté, qui comprenait plusieurs mesures relatives à la formation professionnelle.

Par  – Le 11 avril 2024. Le quotidien de la formation

La négociation « Pacte de la vie au travail » n’est selon toute vraisemblance pas amenée à déboucher sur un nouvel accord national interprofessionnel (ANI). La dernière version du projet d’accord, débattue jusqu’à tard dans la nuit de mardi 9 à mercredi 10 avril, doit encore être soumise par les parties prenantes à leurs instance nationales. Cependant les négociateurs côté syndicats ont indiqué qu’ils n’émettraient pas un avis favorable, ont relayé plusieurs médias.

Des propositions insuffisantes pour les confédérations syndicales

Dans son ultime version, que Centre Inffo a pu consulter, le projet d’accord soumis par le patronat fait encore apparaître la création d’un « contrat de valorisation de l’expérience expérimental » – soit un nouveau CDI senior – qui était une ligne rouge pour les syndicats. Ceux-ci étaient aussi fermement opposés à la proposition de rompre le contrat de travail des salariés en parcours de reconversion. Or celle-ci apparait toujours dans le texte, même si elle a été « adoucie » par la possibilité donnée au salarié de demander à réintégrer son entreprise avec un délai de prévenance. Les syndicats ont néanmoins surtout exprimé leur regret de ne pas voir les organisations patronales prendre en compte leurs propositions, ainsi que l’absence de création de nouveaux droits pour les salariés.

Evolution de l’entretien professionnel

Le projet d’accord fait émerger toutefois plusieurs idées de mesures qui, si elles ne débouchent pas sur un ANI, inspireront peut- être le gouvernement pour un nouveau projet de loi. Ainsi de la proposition de faire évoluer l’entretien professionnel en entretien « parcours professionnel » prenant davantage en compte les situations d’illettrisme et l’évolution des métiers. Cet entretien serait renforcé à certains moments clés de la carrière et articulé avec la visite médicale de mi-carrière à 45 ans, une proposition à laquelle s’étaient déclarés favorables plusieurs syndicats. Le texte propose néanmoins des échéances moins fréquentes pour cet entretien professionnel rénové, passant d’une obligation de réalisation tous les 5 ans contre tous les 2 ans aujourd’hui. Par ailleurs ces dispositions pourraient être adaptées par accord de branche ou d’entreprise.

Parcours d’évolution professionnelle

En matière de dispositifs de formation, les propositions du projet d’accord reflètent avant tout une volonté de simplification ; une revendication portée par le patronat depuis le début de la négociation. Elles se traduisent par la mise en place d’un parcours d’évolution professionnelle (PEP). Celui-ci serait soit à l’initiative du salarié et viendrait remplacer le projet de transition professionnelle (PTP) et les dispositifs financés par le C2P et le FIPU, soit co-construit par l’entreprise et le salarié et viendrait remplacer les dispositifs « Transitions collectives », « Pro-A » et Congé de mobilité. On notera que ce PEP « co-construit » pourrait s’appuyer sur un contrat de professionnalisation aux conditions d’éligibilité élargies. Le conseil en évolution professionnelle (CEP) serait par ailleurs renforcé dans cette nouvelle configuration, avec l’obligation d’y recourir dans le cas d’un PEP individuel (à l’initiative du salarié) et la possibilité de faire appel à ses opérateurs dans les cas des PEP co-construits débouchant sur une mobilité externe.

Financer les transitions et les reconversions professionnelles

Le projet d’accord soumis par le patronat aborde également la question du financement de la formation, dans la contrainte imposée par la lettre de cadrage de l’Etat de ne pas augmenter la dépense publique. Sur ce thème, le texte contient la proposition de « rééquilibrer » la gouvernance de France compétences pour permettre à « toutes les parties prenantes » (dont, on l’imagine, les partenaires sociaux) de participer aux décisions sur les affectations financières. La question du déficit du France compétences est elle aussi abordée directement par le texte. On retiendra en particulier que le projet d’accord propose de faire financer une partie de l’apprentissage de manière pérenne par l’Etat, rejoignant ici une proposition portée par certains acteurs de l’apprentissage.

 

Les Acteurs de la compétence proposent un dispositif unique de reconversion

Pour permettre aux salariés et aux demandeurs d’emploi de changer de métier plus facilement, les Acteurs de la compétence imaginent la création d’un dispositif unique. Baptisé « projet unique de reconversion », il serait associé à un système de primes à l’embauche pour soutenir l’emploi des seniors.

Par  – Le 10 avril 2024. Le quotidien de la formation

Alors que la négociation sur le « Pacte de la vie au travail » doit s’achever ce lundi 8 avril, la fédération des Acteurs de la compétence avance des propositions sur les sujets explorés par les partenaires sociaux : les reconversions et l’emploi des seniors. Dans un document diffusé le 2 avril, l’organisation professionnelle rappelle que « le nombre d’actifs concernés par une ou plusieurs mobilités professionnelles au cours de sa vie professionnelle est appelé à croître dans les prochaines années ». Qu’ils soient liés à des raisons personnelles ou encouragés par les mutations qui touchent les organisations, ces changements de cap doivent être facilités, selon les Acteurs de la compétence.

Un dispositif unique

C’est pourquoi, la fédération suggère la création d’un dispositif unique ouvert aux salariés et aux demandeurs d’emploi. Baptisé « projet unique de reconversion », il serait accessible de manière autonome ou en concertation avec les employeurs. Cet outil unique permettrait « d’acquérir les compétences requises pour changer de métier, les compétences nécessaires au projet de transformation de son entreprise ou encore celles pour occuper un emploi dans une autre entreprise », précise la fédération.

Des sources de financement multiples

Le financement du « projet unique de reconversion » mobiliserait, selon les situations, les budgets aujourd’hui alloués à différents dispositifs : Pro-A, Transco, contrat de professionnalisation des plus de 25 ans, FNE Formation, projet de transition professionnelle, aide à la formation émanant des Régions et de France Travail. Ces fonds pourraient être complétés par d’autres ressources, selon les circonstances, comme le compte personnel de formation pour les projets de reconversion initiés à titre individuel, qui seraient toujours gérés par les Associations Transitions Pro, ou encore le plan de développement des compétences des entreprises de moins de 50 salariés.

Des outils pour préparer et sécuriser les projets

Maintien du contrat de travail pour les salariés en poste ; formation combinant alternance, formation en situation de travail ou validation des acquis de l’expérience ; accompagnement des bénéficiaires y compris sur des sujets connexes à l’emploi pour lever les freins à la mobilité ; soutien aux employeurs en matière de diagnostic RH… : les Acteurs de la compétence imaginent différents ingrédients pour encourager la mobilisation du dispositif et sécuriser les parcours.

Des mesures spécifiques pour les séniors

Et pour améliorer l’emploi des seniors, la fédération suggère d’apporter une attention particulière à l’accompagnement en mobilisant systématiquement le conseil en évolution professionnelle à différentes étapes d’une carrière et d’articuler le dispositif de reconversion avec des primes à l’embauche de 5 000 euros pour les plus de 55 ans, à l’image des aides proposées aux employeurs qui recrutent des alternants. La question de l’emploi des seniors devrait par ailleurs être intégrée au volet formation de la négociation sur la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, selon la fédération.