Quid des compétences à l’heure de l’IA

Alors que l’Intelligence Artificielle (IA) connaît une folle expansion et que la concurrence fait rage entre les États-Unis et la Chine, la France stagne, d’après l’Institut de l’entreprise. Ce dernier a conduit, en collaboration avec le cabinet de conseil Mc Kinsey & Company, une étude sur l’impact de l’IA sur la productivité et la compétitivité françaises.

L’IA est présentée ici comme une réponse aux défis économiques structurels français, ainsi qu’« un catalyseur de transformation et un levier de productivité », ce qui n’est pas sans conséquences pour les métiers, au regard des implications sur les compétences dues à l’automatisation.

De fait, les auteurs de l’étude affirment que 27 % des tâches réalisées par les salariés, qu’elles soient de nature analytique ou créative, pourraient être accomplies par l’IA générative d’ici à 2030. Cela concernerait nombre de secteurs – administratif, commercial, technique, artistique, juridique, pédagogique, etc. – et constituerait un appel d’air majeur pour les domaines scientifique, technique, ingénieurial et mathématique, avec une augmentation prévisionnelle de la demande de travailleurs de l’ordre de 16 %.

En parallèle, de 1,2 à 1,7 million de mobilités professionnelles seraient à prévoir – un phénomène d’ampleur analogue à celui observé dans l’Hexagone au moment de la pandémie de Covid-19.

Plus précisément, si l’essor de l’IA pourrait mettre à mal les compétences ayant trait aux aptitudes physiques et manuelles (-2 % à -3 %), cognitives (- 13 %), quantitatives, statistiques et rédactionnelles (de – 18 % à 20 %), il pourrait, dans le même temps, inciter le développement de celles en lien avec la pensée critique, la structuration des problèmes et le traitement d’informations critiques, afin de répondre aux enjeux d’innovation et de différenciation stratégique.

De la même façon, les compétences relationnelles, émotionnelles – telles que le leadership, l’empathie et l’adaptabilité (+ 11 %) – techniques (+ 28 %), informatiques (+ 16 %) et scientifiques pourraient connaître, quant à elles, un regain d’attractivité entre 2022 et 2030, alors même que les dirigeants d’entreprise s’inquiètent de la pénurie des profils technologiques notamment.

L’ensemble de ces projections reste toutefois incertain : il est soumis à différents facteurs, tels que le degré d’exposition, la complémentarité, ainsi que les niveaux de diffusion et d’adoption sociale.

 

Cap Métiers Nouvelle Aquitaine – 31 /01/2025

Lire l’étude.

Le plan d’investissement dans les compétences n’a pas tenu sa promesse, selon la Cour des comptes

Des progrès ont été réalisés en termes d’accès à la formation et de modernisation de l’accompagnement des publics éloignés de l’emploi. Mais l’objectif premier du plan d’investissement dans les compétences (Pic) qui était de transformer de manière structurelle le système de la formation n’a pas été atteint. Dans un rapport publié le 28 janvier, la Cour des comptes porte un regard très critique sur le plan de 15 milliards d’euros lancé en 2018 pour « édifier une société de compétences. »

Par  – Le 30 janvier 2025. Le quotidien de la formation

Un plan de financement de la formation professionnelle et de retour à l’emploi presque comme les autres. C’est ce qu’aura été le plan d’investissement dans les compétences (Pic) selon la Cour des comptes. Dans un rapport publié le 28 janvier, l’autorité financière dresse un bilan très sévère du programme déployé à partir de 2018 par le gouvernement dans le cadre de son Grand plan d’investissement, pour combler les faiblesses de la France en matière de compétences et améliorer ses performances économiques. Malgré des moyens importants – 14,6 milliards d’euros sur cinq ans – le Pic, n’a pas atteint l’objectif initial de « transformation structurelle et globale » du système de la formation, préconisée par l’économiste Jean Pisani-Ferry pour « édifier une société de compétences » et « penser la formation comme un capital humain à enrichir tout au long de la vie ».

Préserver des dispositifs existants

« Faute d’un travail interministériel de cadrage budgétaire, de définition d’objectifs et de publics précis, le Pic est devenu un plan de financement de la formation professionnelle des publics éloignés de l’emploi semblables aux précédents plans », note la Cour des comptes. Dans le détail, le volet national du Pic qui a mobilisé la moitié des crédits a surtout servi à « préserver les dispositifs de droits communs préexistants », même si de nouveaux leviers d’accès à la formation et à la qualification ont vu le jour grâce à des appels à projets et à des expérimentations. L’autre moitié des crédits a été consacrée au volet territorial du plan, formalisé par des pactes signés avec les Régions. Ces « Pric » ont permis d’encourager le soutien des conseils régionaux en matière d’accompagnement des demandeurs d’emploi, mais ils n’ont pas été suffisamment encadrés et articulés avec les actions menées au niveau national, estiment les magistrats de la Cour des comptes. Selon eux, ces pactes régionaux n’ont été qu’une « réédition plus aboutie » du « plan  500 000 » déployé en 2016-2017.

Des effets positifs sur l’accompagnement et la formation

Si les objectifs de transformation structurelle ont été abandonnés, le Pic a tout de même eu des répercussions positives au regard des priorités plus immédiates d’accompagnement des jeunes décrocheurs et des demandeurs d’emploi de longue durée. Dans son rapport, la Cour des comptes admet que les moyens inédits consacrés à la formation ont permis « d’engager une modernisation et une individualisation des modalités d’accompagnement des publics éloignés de l’emploi ». Ces innovations portées par le haut-commissariat aux compétences et encouragées dans les procédures d’achat des Régions et de France Travail se sont traduites par une évolution des pratiques. « L’approche des conseillers emploi-formation et des formateurs, auparavant centrée sur une remise rapide à l’emploi par des formations courtes, a commencé à intégrer la nécessité de favoriser des parcours professionnels plus construits et adaptés, pouvant déboucher sur des emplois plus durables. »

Des effets sur les parcours difficiles à mesurer

Malgré ces avancées, il reste un point noir : le manque de données sur l’impact qu’a pu avoir le Pic sur les publics cibles. Certes les entrées dans les dispositifs de formation ou d’accompagnement ont fortement augmenté ces dernières années : elles sont passées de 801 000 en 2017 à 1,6 million en 2022. Le Pic a lui seul n’explique pas tout, selon la Cour des comptes qui pointe aussi les effets du CPF que les demandeurs d’emploi ont pu mobiliser de façon autonome. « Il existe même un effet de substitution entre le CPF et des formations jusque-là dispensées par France Travail ». Multiplication de dispositifs concurrents, objectifs imprécis, disparité des indicateurs de suivi… : autant de facteurs qui compliquent l’évaluation du Pic. Si l’accès à la formation des demandeurs d’emploi de longue durée et des bénéficiaires du RSA s’est amélioré, l’effet du plan d’investissement et de ses déclinaisons régionales s’avère difficile à démontrer, regrette la Cour des comptes.

Prévue initialement pour la période 2018-2022, le Pic a été prolongé d’un an avant d’être reconduit sur la période 2024-2027 dans une version moins ambitieuse que celle affichée en 2018. Cette seconde édition « ne repose que sur des pactes régionaux semblables aux précédents et au « plan 500 000 » », remarque la Cour des comptes qui préconise tout de même de structurer la gouvernance pour assurer la coordination des actions. Reste à savoir quels moyens seront alloués au Pic cette année et les suivantes…

 

Les recommandations de la Cour des comptes 

  • Dans le cadre de plans de réforme pluriannuels à caractère d’investissement produire systématiquement les documents (étude d’impact, recueil des besoins, déclinaison budgétaire) permettant de traduire, dans les engagements annuels de l’Etat, les ambitions transformatrices de ces plans ;
  • Assurer un suivi historicisé de l’enrichissement des formations existantes et des formations nouvelles relatives aux transitions écologique et numérique ;
  • Organiser la gouvernance pour assurer la coordination des actions prévues dans les Pactes régionaux d’investissement dans les compétences 2024-2027 ;
  • Elaborer une méthode commune de diffusion des bonnes pratiques locales et nationales recensées entre 2018 et 2023 ;
  • Accélérer le déploiement des outils de pilotage et d’évaluation des parcours de formation des bénéficiaires du RSA.

La VAE attend toujours son service public

Créé fin 2022 pour simplifier l’accès à la validation des acquis de l’expérience (VAE), le service public de la VAE, censé être universel, n’existe que pour 24 diplômes. Sans budget dédié depuis novembre 2024, France VAE ne peut assister des centaines de candidats et leurs accompagnants.

Par Emmanuel Franck – Le 13 janvier 2025.  Le quotidien de la formation

En 2025, tous les actifs peuvent s’inscrire sur France VAE en vue d’obtenir, par validation de leur expérience professionnelle, une des certifications enregistrées au RNCP, et bénéficier de l’accompagnement d’un architecte accompagnateur de parcours (AAP). C’est en tous cas le principe du service public de la validation des acquis de l’expérience (VAE) créé par l’article 10 de la loi du 21 décembre 2022 sur le marché du travail et son décret du 27 décembre 2023. L’idée du législateur est de simplifier la VAE, afin de la rendre moins complexe et rébarbative pour les candidats. Au moment du vote de la réforme, seules 30 000 personnes bénéficiaient d’une VAE chaque année ; 70% abandonnaient en cours de route. En créant un service public, le gouvernement espérait susciter 100 000 VAE d’ici 2027.

24 diplômes accessibles
Cet objectif paraît actuellement inatteignable. Car dans la pratique, seuls 24 diplômes sont accessibles depuis France VAE. Et pour connaître la liste et s’apercevoir qu’elle ne couvre que les secteurs de la santé, du sanitaire et du social, il faut aller chercher dans la foire aux questions. « Prochainement, d’autres diplômes seront accessibles sur France VAE », promet néanmoins le site. On est donc loin de l’universalité promise par la loi, qui prévoyait que ce service public soit porté par un groupement d’intérêt public, toujours pas créé. C’est moins, également, que les 217 certifications couvertes il y a encore un an par la version expérimentale de France VAE.

Les candidats doivent puiser dans leur CPF

Côté financements, le candidat actuel à la VAE ne pourra compter que ce que prévoit le droit commun : son congé VAE de 48 heures, son compte personnel formation (CPF), d’éventuels abondements de son employeur, de son opérateur de compétences (Opco), de la Région ou de France Travail s’il est demandeur d’emploi. Pourtant, jusqu’au 28 octobre 2024, « les candidats inscrits pouvaient faire financer leur VAE par France VAE via Uniformation », l’Opco de la cohésion sociale, rappelle Jacques-Alexandre Habif, co-fondateur du cabinet Perspectives & Rebonds et architecte accompagnateur de parcours (APP). Mais les moyens n’ont pas suivi. Le budget dédié à France VAE en 2023 et 2024 n’a pas été reconduit. Fin 2024, les caisses étaient donc vides. « Début décembre 2024, nous nous sommes rendu compte qu’Uniformation refusait de financer les dossiers qui lui étaient parvenus après le 18 novembre », raconte-il. Il estime que 3 000 inscrits à qui France VAE avait promis un financement ont été orientés vers les solutions de droit commun.

Pétition des APP

Quant aux architectes accompagnateurs de parcours, ils ont dû hausser le ton pour se faire rembourser les frais qu’ils avaient avancés pour faire démarrer ce dispositif. Après une pétition au printemps 2024, France VAE a finalement « commencé à régler ce qui était dû aux AAP », signalent les pétitionnaires. « France VAE n’a jamais eu de communication claire auprès des APP. Nous avons toujours été mis devant le fait accompli », regrette Jacques-Alexandre Habif. Il estime que « cette réforme a beaucoup coûté aux candidats et aux architectes accompagnateurs, en temps, en confiance et en argent ». Reste qu’elle a quand même permis de simplifier le parcours administratif des candidats.

Assurance chômage : la nouvelle convention entre en vigueur

Source – Cap Métiers Nouvelle Aquitaine du 10 01 2025

Engagée il y a plus d’un an et après de nombreuses turbulences en 2024, la réforme de l’assurance chômage a finalement abouti avec la signature, par les partenaires sociaux, de la convention du 15 novembre 2024. Mettant un terme au régime de carence, elle a été agréée par un arrêté du Premier ministre publié au Journal officiel le 20 décembre 2024, lequel a exclu certaines dispositions sur les primo-demandeurs d’emploi et les travailleurs frontaliers.

Cette convention et les textes nécessaires à son application – règlement général et annexes – fixent l’ensemble de la règlementation relative à l’allocation chômage. Ces dispositions sont applicables depuis le 1ᵉʳ janvier 2025 et ce, pour une durée de quatre ans, soit jusqu’au 31 décembre 2028. Elles s’appliquent aux demandeurs d’emploi dont la fin de contrat de travail est intervenue à compter du 1er janvier 2025 et à ceux dont la procédure de licenciement est engagée à compter de cette date.

En raison de contraintes opérationnelles soulevées par l’Unédic, plusieurs mesures n’entreront en vigueur que le 1er avril 2025 : il s’agit notamment de la mensualisation de l’allocation de retour à l’emploi (ARE) sur la base fixe de 30 jours calendaires, quel que soit le nombre de jours et le mois considéré. Les travailleurs saisonniers bénéficieront également d’un abaissement de la condition minimale de travail à 5 mois au cours des 24 derniers mois pour percevoir l’ARE. Concernant les allocataires seniors, la convention décale de 2 ans les bornes d’âge permettant l’application de dispositions spécifiques pour le calcul et la durée de l’indemnisation ainsi que les cas de dégressivité.

Enfin, concernant les cotisations patronales, le taux de contribution d’assurance chômage acquittée par les employeurs passera de 4,05 % à 4 % à compter du 1er mai 2025.

Compte personnel de formation : le reste à charge fixé à 102,23 euros

La participation obligatoire au financement des formations éligibles au compte personnel de formation est désormais de 102,23 euros, après publication d’un arrêté daté du 26 décembre 2024. Soit une augmentation de 2,23 euros du reste à charge, qui avait été fixé par décret à 100 euros.

Par  – Le 03 janvier 2025. Le quotidien de la formation

L’arrêté paru au journal officiel le 26 décembre dernier amende le décret du 30 avril 2024.

Ce dernier instaurait une « participation obligatoire au financement des formations éligibles au compte personnel de formation » correspondant « à une somme forfaitaire dont le montant est fixé à cent euros et revalorisé chaque année par arrêté en fonction de l’indice mensuel des prix à la consommation hors tabac des ménages ». Le tout d’un montant de 100 euros.

Demandeurs d’emploi et CPF abondés exonérés du reste à charge

Cette participation « n’est pas due par le demandeur d’emploi et par le titulaire d’un compte personnel de formation, lorsque la formation fait l’objet d’un abondement de son employeur, y compris lorsque cet abondement est versé par l’employeur en application d’un accord d’entreprise ou de groupe, d’un accord de branche ou d’un accord conclu par les organisations syndicales de salariés et d’employeurs gestionnaires d’un opérateur de compétences. »

Exemptions en cas de reconversion professionnelle

Sont également exonérés les titulaires en cas d’actions de reconversion, lorsque la personne décide de mobiliser tout ou partie des points inscrits sur son compte professionnel de prévention sous certaines conditions, mentionnées à l’article L. 4163-8 du code du travail.

La parution de ce décret avait clos un feuilleton médiatico-politique de plusieurs mois.

Le montant du reste à charge est fixé chaque année par arrêté conjoint des ministres chargés de la formation professionnelle et des comptes publics.

Le contrat de sécurisation professionnelle (CSP) : Prolongation en 2025

Le contrat de sécurisation professionnelle (CSP) est prolongé jusqu’au 31 décembre 2025. Découvrez les modalités et les nouveautés pour 2025 du CSP.

Deux arrêtés, publiés au Journal officiel du 24 décembre 2024, prolongent le dispositif du contrat de sécurisation professionnelle (CSP) jusqu’à la fin de l’année 2025.

Le contrat de sécurisation professionnelle (CSP) : Un dispositif de transition pour les salariés touchés par un licenciement économique

Le contrat de sécurisation professionnelle (CSP) est un dispositif que les entreprises de moins de 1 000 salariés ou les entreprises en redressement ou liquidation judiciaire, sont tenues de proposer aux salariés dont le licenciement économique est envisagé.

Ce dispositif offre un accompagnement personnalisé pour favoriser le retour à l’emploi. Il inclut des mesures telles que des formations, des périodes de travail, voire une reconversion ou la création ou reprise d’entreprise. Pendant toute la durée du CSP, le salarié ayant au moins un an d’ancienneté bénéficie d’une allocation de sécurisation professionnelle (ASP) qui représente 75% du salaire journalier moyen, soit une allocation plus importante que l’allocation de retour à l’emploi « classique ».

Les modalités d’application du CSP sont définies par deux conventions interprofessionnelles : celle du 26 janvier 2015 et celle du 17 juillet 2018, spécifique à Mayotte. Ces conventions font régulièrement l’objet d’avenants pour prolonger leur validité.

Une nouvelle prolongation jusqu’au 31 décembre 2025

Conventions prolongées

Les conventions sur le CSP, initialement prolongées jusqu’au 31 décembre 2024, arrivaient à échéance. Deux nouveaux avenants signés par les partenaires sociaux ont été agrées par le Premier ministre, permettant de prolonger le dispositif jusqu’au 31 décembre 2025 :

  • l’avenant n° 9 du 22 novembre 2024 à la convention du 26 janvier 2015 ;
  • l’avenant n° 6 du 22 novembre 2024 à la convention du 17 juillet 2018 (spécifique à Mayotte).

Le congé de présence parentale : Un nouveau cas d’allongement du CSP

Ces avenants introduisent une nouveauté : la possibilité d’allonger la durée du CSP en cas de congé de présence parentale, dans la limite de la durée maximale de versement de l’allocation journalière de présence parentale.

Pour rappel, la durée initiale du CSP est de 12 mois à compter du lendemain de la fin du contrat de travail. Elle peut être prolongée dans certaines situations comme l’arrêt maladie (dans la limite de 4 mois), les congés de maternité, de paternité ou d’adoption, ainsi que les congés de proche aidant.

Vers des évolutions futures avec la nouvelle convention d’assurance chômage

Dans les préambules des avenants du 22 novembre 2024, les partenaires sociaux indiquent qu’ils prévoient d’apporter ultérieurement des ajustements en fonction des nouvelles règles issues de la convention d’assurance chômage. Cette convention, signée le 15 novembre 2024, a été agréée par un arrêté publié au Journal officiel le 20 décembre 2024. Les nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur le 1er avril 2025.

Les partenaires sociaux ont également réitéré leur demande d’ouvrir une discussion avec l’État sur le pilotage du dispositif et le financement des formations et de l’accompagnement en CSP entre l’État, l’Unédic et France Travail.

France Travail : ce qui change en janvier

Inscription de toutes les personnes en recherche d’emploi et en difficulté d’insertion, orientation accélérée, refonte de l’accompagnement et contrat d’engagement, toutes ces mesures issues de la loi pour le plein emploi entrent en vigueur dès janvier 2025.

Par  – Le 02 janvier 2025. Le quotidien de la formation

C’est par un mémo de fin d’année que la Direction générale de France Travail rappelle les évolutions de la loi pour le plein emploi du 18 décembre 2023 qui entrent en vigueur en janvier 2025. Une plus grande efficacité de l’écosystème de l’emploi et de l’insertion devrait permettre de mieux individualiser les parcours d’accompagnement.

Inscription automatique

Premier changement majeur en ce mois de janvier, l’inscription automatique à France Travail, sans démarche à effectuer, d’environ 1,2 millions de personnes. Soit un million d’allocataires du revenu de solidarité active (RSA), conjoint, concubin ou partenaire de pacte civil de solidarité (Pacs) d’un allocataire du RSA, auxquels s’ajoutent 200 000 jeunes suivis en Mission locale et en Contrat d’engagement jeune (CEJ) ou en Parcours contractualisé vers l’emploi (Pacea). Cette inscription automatique s’appliquera également à tout nouveau demandeur du RSA, conjoint, concubin ou partenaire de Pacs d’un allocataire du RSA, ainsi qu’à tout nouveau jeune qui sollicitent un accompagnement en Mission locale pour leur recherche d’emploi.

L’ensemble de ces nouveaux inscrits accèderont dès janvier à « certains services » de l’opérateur du service public de l’emploi (ateliers, prestations, formations, services numériques, rencontres avec les recruteurs, etc.). Les personnes déjà suivies par un organisme poursuivront leur accompagnement avec le même organisme référent (conseil départemental, organismes délégataires du conseil départemental, Missions locales, etc.). Le nouveau contrat d’engagement prévu par la loi Plein emploi remplacera les actuels contrats (PPAE [ 1 ], CEJ, Pacea ou CER[ 2 ]). Les personnes sans accompagnement ou organisme référent bénéficieront d’un « bilan de situation » préalable à la conclusion d’un contrat d’engagement, effectué avec l’organisme le plus adapté à leur cas (France Travail, conseil départemental, etc.).

Orientation plus rapide

L’objectif sous-jacent à cette inscription automatique est d’améliorer la prise en charge des demandeurs d’emploi et personnes en difficulté d’insertion sociale et professionnelle par une orientation plus rapide, « dans la majorité des cas dès l’inscription », vers l’organisme et le professionnel les plus adaptés à leur situation. La direction générale de France Travail le rappelle, ce sont actuellement 18 % des allocataires du RSA qui ne sont pas orientés et un délai qui peut aller jusqu’à 5 mois entre la demande de RSA et la rencontre du référent accompagnement pour ceux qui le sont. L’opérateur du service public de l’emploi souligne que « si la compétence d’orientation des bénéficiaires du RSA reste aux départements, ces derniers bénéficieront d’une proposition de France Travail tenant compte des critères partagés[ 3 ] qui pourra éclairer leur prise de décision. »

Parcours d’accompagnement rénové

Le nouveau parcours d’accompagnement démarrera par un « entretien de diagnostic global de la situation du demandeur d’emploi », réalisé à partir d’un référentiel commun mis à disposition de l’ensemble des acteurs du Réseau pour l’emploi dès le mois de janvier. Testé dans plusieurs territoires en 2024, ce diagnostic sera généralisé en 2025. Véritable « fil rouge », le diagnostic global est régulièrement mis à jour et partagé avec la personne et entre les différents intervenants du parcours d’accompagnement.

Contrat d’engagement

Les obligations réciproques prévues au contrat d’engagement signé entre le demandeur d’emploi et l’organisme référent sont définies lors de l’entretien de diagnostic. Un nouveau régime de sanctions en cas de non-respect du contrat sera précisé par décret au cours du 1er semestre 2025. Comme aujourd’hui, les départements resteront compétents et décisionnaires pour les bénéficiaires du RSA. France Travail souligne que « c’est le contrat d’engagement, sur la base du diagnostic, qui établira le niveau d’intensité de l’accompagnement de chaque personne et le nombre d’heures d’activité hebdomadaire qui devront être réalisées par le demandeur d’emploi. » Sous réserve d’adaptations, le volume hebdomadaire est fixé à 15 heures d’activité, qui peuvent prendre la forme :

  • d’actions pour définir son projet professionnel et développer ses compétences ;
  • de démarches d’accès aux droits, à la santé, au logement, de garde d’enfants… ;
  • d’actions de recherche d’emploi ou toute autre action en lien avec le projet d’accès à l’emploi.

Alors que l’obligation d’activité a parfois été contestée, France Travail souligne qu’il s’agit aussi d’une « promesse de service et d’accompagnement. » Testée dans 49 départements pilotes depuis 2023 auprès de 70 000 bénéficiaires du RSA, cette offre rénovée affiche un taux de satisfaction des bénéficiaires de 90 % et 54 % d’accès à l’emploi dans les 12 mois suivant l’entrée en parcours dont 27 % en emploi durable.