Les premières pistes de Pôle emploi pour former les seniors

Alors que des négociations interprofessionnelles sur l’emploi des seniors s’ouvrent ce vendredi 22 décembre, Pôle emploi expérimente des approches innovantes en matière de formation pour les demandeurs d’emploi de plus de 55 ans. Des modalités inscrites dans les situations de travail, au plus près des entreprises.

Par  – Centre Inffo Le 22 décembre 2023.

A chaque réforme des retraites, la question de l’emploi des séniors revient dans le débat sans avoir trouvé jusqu’ici de réponses satisfaisantes. Seul l’effet mécanique du recul de l’âge de départ à la retraite amorcé dans les années 1990 semble jouer sur le taux d’emploi des actifs de plus de 55 ans. A 56,9% en 2022 il enregistre, selon la Dares, son plus haut niveau depuis 1975 mais reste toujours en deçà de la moyenne européenne (62,4%). Les freins culturels s’avèrent tenaces. La dernière réforme reculant l’âge de départ à la retraite à 64 ans commande de résoudre cette problématique devenue structurelle. Si le maintien dans l’emploi des seniors fait l’objet d’une négociation interprofessionnelle lancée en novembre dernier, Pôle emploi planche, de son côté, sur les moyens de faciliter leur retour à l’emploi. Dans le cadre du nouveau cycle du Pic, l’opérateur expérimente avec deux régions [ 1 ] de nouvelles modalités de formation pour ce public dont le taux de chômage de 5,7%, plus faible que la moyenne des actifs, augmente très sensiblement après 60 ans pour atteindre 7%. Depuis juillet dernier, une quinzaine d’organismes de formation travaille ainsi sur des pédagogies innovantes afin de favoriser l’accès à la formation des seniors.

Des modalités inscrites dans les situations de travail

Si la restitution de cette expérimentation est attendue à la fin du premier trimestre 2024, Pôle emploi identifie déjà de premiers enseignements. « Dans les parcours de formation en cours de test, la pédagogie intègre une dimension d’accompagnement individualisé, proche du coaching », déclare Hervé Jouanneau, directeur du développement des compétences dans les territoires, Pôle emploi. Autre piste explorée, la mise en place d’approches inscrites dans les situations de travail. Dans cette logique, les ingénieurs pédagogiques peuvent s’appuyer sur des dispositifs de formation existants comme la préparation opérationnelle à l’emploi (POE) et l’action de formation en situation de travail (Afest), une modalité développée depuis la réforme de 2018. « La POE et l’Afest nous paraissent bien adaptés à ce public. Par ailleurs, les seniors, en entrant dans l’entreprise, ont ainsi une chance de lever des stéréotypes nourrissant parfois des freins à l’embauche », précise Hervé Jouanneau.

Articuler l’offre de services au sein du réseau France Travail

Pôle emploi recense 6 grandes typologies de seniors en fonction de leur situation plus ou moins fragilisée sur le marché du travail. Cette cartographie aide les conseillers à établir un diagnostic et à les orienter vers les offres de service en cours de construction. D’ores et déjà à l’œuvre à travers des accords cadre avec l’Apec, l’articulation des actions menées par les différents opérateurs du champ de l’emploi devrait s’intensifier avec la mise en place du réseau France Travail. « France Travail sera un accélérateur opérationnel pour déployer cette offre de servies », confirme Hervé Jouanneau. Reste à convaincre les entreprises d’accueillir les seniors en formation. Ces dernières représentent un maillon essentiel. Or, à ce jour, elles sont peu nombreuses à développer une gestion des ressources humaines et des parcours professionnels à destination de leurs collaborateurs les plus expérimentés.

Renforcer l’information sur les opportunités professionnelles

Pour faire bouger les lignes et valoriser l’emploi des seniors, Pôle emploi a identifié les perspectives  professionnelles ouvertes à ce public. Parmi elles, utiliser leur expérience pour devenir formateur, tuteur ou maître d’apprentissage répond aux besoins de transfert de savoir-faire dans un contexte d’un vieillissement de la population active.  En suivant des formations à la pédagogie, les seniors pourraient ainsi disposer de nouvelles compétences et les proposer aux entreprises. Par ailleurs, des modalités d’activité plus souples rarement mobilisées portent des solutions intéressantes. « Il faut renforcer l’information sur les opportunités d’évolution professionnelle ouvertes aux seniors. Des dispositifs comme le travail à temps partagé sont méconnus », déclare Hervé Jouanneau.

CPF : vers un reste à charge forfaitaire d’environ 50 euros en 2024

Le cabinet de la ministre de l’enseignement et de la formation professionnels a confirmé jeudi 21 décembre la mise en place d’un reste à charge forfaitaire au titre du compte personnel de formation, de « quelques dizaines d’euros », après une annonce faite la veille par Thomas Cazenave, le ministre délégué aux comptes publics.

Par David Garcia – Le 22 décembre 2023.

 

Le reste à charge au titre du CPF verra bien le jour en 2024, comme annoncé par le ministère de l’économie des finances. Dans un entretien à L’Opinion, le ministre délégué chargé des comptes publics, Thomas Cazenave, annonce la parution en début d’année 2024 d’un décret instituant un reste à charge forfaitaire de 50 euros.

Hypothèses de travail

Jeudi 21 décembre, le cabinet de Carole Grandjean, ministre déléguée en charge de l’enseignement et de la formation professionnels, a confirmé « que des hypothèses de travail circulent mais tout cela doit désormais être discuté avec les partenaires sociaux. Et rien ne sera stabilisé ou arbitré avant. »

Négociation interprofessionnelle

Lesquelles organisations patronales et syndicales devaient entamer ce vendredi 22 décembre une négociation interprofessionnelle relative à l’emploi des seniors et à leur reconversion.

Responsabiliser chaque bénéficiaire

« L’objectif du gouvernement est de responsabiliser chaque bénéficiaire du compte personnel de formation afin qu’il s’engage de manière active dans sa formation, à travers une participation minime et forfaitaire », argumente le cabinet de la ministre.

Quelques dizaines d’euros

Cette dernière se dit toutefois « très attachée à ce que cette participation ne soit pas un frein, en particulier pour les plus fragiles. Elle sera de quelques dizaines d’euros afin de rester accessible à tous. »

L’entourage de Carole Grandjean précise : « c’est sur ces bases d’efficacité et d’équilibre que s’ouvrira une concertation avec les partenaires sociaux en début d’année pour définir le juste niveau de cette participation forfaitaire. »

Ministre de l’Economie, Bruno Le Maire avait évoqué mardi 9 mai sur France Culture la possibilité d’instaurer un reste à charge de l’ordre de 30% pour le compte personnel de formation (CPF) « sauf lorsque l’employeur paie ou que vous êtes en situation difficile, par exemple si vous êtes chômeur ».

4e rapport sur le PIC : bilan de cinq années de déploiement

 

Le comité scientifique d’évaluation du Plan d’investissement dans les compétences dresse un bilan à l’issue de cinq années de déploiement.

Le rapport fait état d’une hausse des entrées en formation sur l’ensemble de la période. L’accès à la formation des peu diplômés a progressé, malgré des difficultés à amener les plus éloignés vers la formation, dans un contexte où le système de formation peine à modifier ses pratiques.

Les efforts de formation pour répondre aux besoins de l’économie sont souvent confrontés au manque d’attractivité des métiers et à la sélectivité des entreprises.

Le rapport termine par un point sur la Prépa apprentissage. Après quatre années de mise en œuvre, il constate que le dispositif est parvenu à capter le public visé, même si l’objectif quantitatif n’a pas été pleinement atteint. Près de 150 projets ont été financés, enregistrant 61 000 entrées entre 2019 et 2022.

Source Cap Métiers Nouvelle Aquitaine

Vers un système ouvert sur l’acquisition informelle des compétences ?

La formation professionnelle est-elle un système normatif tout entier tourné vers un objectif professionnel unique pour l’apprenant ?

Par  – Le 11 décembre 2023.

 

Lors de sa 4e université, l’Afref a voulu réaliser un « pas de côté », comme l’expliquait Patrick Waeles, sociologue et président de l’Afref, en introduction de la journée « la formation dans tous ses états » mercredi 6 décembre. Le modèle actuel de la formation « correspond-t-il aux enjeux sociétaux ? ». La formation, répondant à « l’enjeu néolibéral de la réalisation de soi », a-t-elle oublié le collectif ?  La formation semble n’avoir comme seul objectif que l’emploi, via un parcours. Et l’apprenant doit se réaliser, trouver lui-même des solutions. Ce manque de collectif est aussi le signe de « l’affaiblissement des corps intermédiaires ». En France, la formation est réalisée dans un système normé, qui nécessite de rentrer dans des cases. Comment dès lors assurer aussi son agilité ?

Omniprésence du certifiant

« Avant on disait qu’il y avait trop de diplômes et aujourd’hui, tout est certifiant », remarque Bernard Barbier, manager-coach et chercheur au Cnam (Conservatoire national des arts et métiers), qui rappelle que l’essentiel de ce qu’on apprend se fait en dehors du système de formation. Pour Laurence Martin, déléguée nationale des réseaux APP, « la reconnaissance des compétences informelles passe par une démarche inclusive ». Dans les formations du réseau APP, les apprenants sont invités à réfléchir aux compétences qu’ils ont mobilisées dans une situation, et celles qui leur ont manquées. Laurence Martin dénonce l’injonction paradoxale à laquelle sont confrontés les organismes de formation ; il faut à la fois aller chercher tous les publics, surtout les plus éloignés de l’emploi et en même temps « les faire rentrer dans des cases » qui ne se préoccupent pas de leurs situations particulières. Au risque, sinon, « de ne pas trouver de financement ». « L’accompagnement est dans une zone grise, on est obligés de raisonner en certification, sinon on n’est pas financés », insiste-t-elle. L’une des solutions évoquées lors d’un atelier serait de sortir du paiement à l’heure de formation au profit d’un paiement au parcours. Car tous les apprenants n’ont pas les mêmes besoins, mais cela nécessite de « faire confiance aux formateurs ».

Badges numériques

Pour Patrick Waeles, l’une des pistes de la reconnaissance des apprentissages informels et formels peut se trouver dans les badges numériques, « qui se fondent sur des preuves humaines, pas des référentiels ». Ces badges, qui peuvent être créés dans chaque structure, permettent aux apprenants de donner des informations sur leurs compétences. « On leur explique la méthode pour identifier les compétences acquises, cela créé de la fierté, précise Laurence Martin, dont la structure les utilise. Et ils sont une source de discussion avec le formateur. »

Formaliser l’informel

Toutefois, « attention à ce que cette reconnaissance ne devienne pas indispensable dans tous les métiers », prévient Hugues Lenoir, enseignant-chercheur en Sciences de l’éducation, en citant l’exemple des métiers de service où peu à peu les certifications deviennent indispensables, là où les métiers étaient plutôt ouverts à tous. Et Bernard Barbier s’interroge sur l’opportunité de « formaliser ce qui était informel ». Pendant les discussions, la formation était vue comme davantage qu’un système normatif avec comme seul objectif l’avenir professionnel. Mais la question reste que les compétences n’ont tendance à ne pas être prises en compte sur le marché du travail quand elles ne sont pas certifiées de manière officielle.

Thibaut Guilluy confirmé à la direction du futur France Travail

Les commissions des affaires sociales de l’Assemblée nationale et du Sénat ont validé mercredi 6 décembre la nomination de Thibaut Guilluy, haut-commissaire à l’emploi et à l’engagement des entreprises, proposé par le président de la République, pour prendre la direction générale de Pôle Emploi, qui deviendra France Travail le 1er janvier prochain.

Par  – Le 08 décembre 2023.

Après le conseil d’administration de Pôle Emploi, les commissions des affaires sociales de l’Assemblée nationale et du Sénat ont validé mercredi 6 décembre la nomination de Thibaut Guilluy comme directeur général de Pôle emploi pour succéder à Jean Bassères. La première par 32 voix pour et 21 contre, la seconde par 18 voix pour et 11 contre.

Diplômé de l’Ecole supérieure de commerce de Paris, engagé depuis 20 ans en faveur de l’insertion économique, de l’inclusion et de l’entreprenariat social au sein de plusieurs associations et organisations comme le Groupe Ares (association pour la réinsertion économique et sociale), Thibaut Guilluy a rejoint dès 2016 le parti d’Emmanuel Macron qui a proposé son nom pour prendre la direction de Pôle Emploi.

Préfiguration de France Travail

Un an après avoir remis au gouvernement, en septembre 2019, le « pacte d’ambition pour l’insertion par l’activité économique », il a été nommé haut-commissaire à l’emploi et à l’engagement des entreprises. Dans ce cadre, il a contribué au déploiement du plan et de la plateforme « 1 jeune-1 solution » et à la coordination des acteurs de la communauté « Les entreprises s’engagent » (70 000 entreprises s’engageant en faveur de l’inclusion). Expériences qu’il a toutes deux mises en avant dans le cadre de sa présentation aux parlementaires.

En 2022, le ministre du Travail Olivier Dussopt lui a confié la mission de préfiguration de France Travail qui doit remplacer Pôle Emploi le 1er janvier prochain. Après neuf mois de concertation, le haut-commissaire a remis en avril dernier au gouvernement, aux partenaires sociaux et aux parties prenantes un rapport présentant 10 principes-clés et 99 propositions opérationnelles.

 Engager la transformation

 « L’ambition de France Travail, c’est le pari d’une meilleure coopération entre acteurs validée par l’adoption du projet de loi Plein emploi plutôt qu’un énième mécano institutionnel », a-t-il assuré devant la commission sénatoriale. Pour mettre en œuvre cette ambition, Thibaut Guilluy a insisté sur trois priorités. La première : « engager la transformation de l’opérateur pour répondre aux nouvelles missions inscrites dans la loi : inscription plus large des personnes dépourvues d’emploi, orientation rapide pour définir un contrat d’engagement et permettre un retour le plus rapide possible à l’emploi ; mise en place de la nouvelle sanction dite de suspension et remobilisation et des nouvelles modalités de contrôle ; mise en œuvre opérationnelle des missions visant à la mise en place des gouvernances du Réseau pour l’emploi et de ses comités locaux, travail sur une feuille de route partagée au niveau des bassins d’emploi. »

Haut rendement sur l’emploi

Deuxième priorité définie par le futur directeur général de France Travail : « mener avec la gouvernance de France Travail les actions qui présentent le plus haut rendement en termes de création d’emplois ». Il a cité les « actions d’aller vers » et l’accompagnement intensif des personnes qui en ont besoin, « dans la philosophie des quinze heures d’activité au moins [pour les allocataires du RSA] » ; davantage de prospection et d’accompagnement des PME-TPE, France Travail devant être demain « le partenaire RH des entreprises qui recrutent et non plus seulement de celles qui le sollicitent » ; enfin la poursuite du travail auprès des conseils régionaux et des branches professionnelles pour « relever le défi des compétences d’aujourd’hui et de demain en se mobilisant pour proposer aux demandeurs d’emploi des formations plus efficaces pour le retour à l’emploi », par exemple avec le dispositif de POE (préparation opérationnelle à l’emploi) « aux effets prouvés sur le retour à l’emploi, qui mériterait d’être simplifié et accéléré. »

Troisième priorité citée, « gagner en efficacité sur l’indemnisation avec deux défis : lutter plus fortement encore contre les versements à tort des allocations et aussi contre le non-recours en simplifiant les demandes d’allocations et en accélérant les échanges de données entre administrations. »

« Avenir Actifs » : l’identité commune des opérateurs du conseil en évolution professionnelle des salariés et travailleurs indépendants à partir de janvier 2024

« Avenir Actifs », c’est ainsi que seront désignés les opérateurs régionaux que France compétences vient de sélectionner, dans le cadre d’un marché public, pour délivrer le service Mon conseil en évolution professionnelle aux salariés et aux travailleurs indépendants à partir de janvier 2024, pour une période de quatre ans. Cette nouveauté dans la présentation du conseil en évolution professionnelle va permettre de rendre ce service plus lisible auprès de ses publics.

Source France Compétence Article du 20 novembre 2023

Une identité commune pour une meilleure lisibilité du service

 

France compétences a récemment dévoilé les opérateurs qui auront la responsabilité de délivrer le service public Mon conseil en évolution professionnelle aux salariés et travailleurs indépendants (excluant les agents publics) pour une période de quatre ans, à partir de janvier 2024.

Depuis 2020, ce service public, ouvert à tout actif, a su gagner la confiance des salariés et des travailleurs indépendants, offrant un appui essentiel à ceux qui souhaitent prendre du recul sur leur situation, être accompagnés dans leurs projets professionnels ou être orientés vers les dispositifs et formations appropriés. La qualité et l’utilité de Mon CEP sont très largement reconnues : 92% des bénéficiaires se déclarent satisfaits du service et une grande majorité soulignent son utilité à de nombreux égards (voir la note d’étude publiée par France compétences).

Pour cette nouvelle étape, à partir de début 2024, les opérateurs régionaux, chargés de dispenser Mon CEP aux salariés et travailleurs indépendants, adopteront une identité commune en devenant « Avenir Actifs ». Cette nouveauté dans la présentation du conseil en évolution professionnelle va permettre de rendre ce service plus lisible auprès de ses publics.

Le site internet www.mon-cep.org demeura la plateforme nationale d’orientation vers le bon opérateur de ce service. Il sera aussi enrichi, à partir de janvier 2024, avec des pages et des espaces web dédiés exclusivement aux opérateurs « Avenirs Actifs » pour les salariés et les travailleurs indépendants.

Le service public de la VAE sera opérationnel en avril 2024

 Invité à l’université de l’Association pour l’accompagnement et le développement des compétences (Adevcomp), qui se tenait le 29 novembre à Paris, Olivier Gérard, en charge de la mission de préfiguration de France VAE (validation des acquis de l’expérience), fait le point sur l’avancement du chantier. 

Par  – Le 01 décembre 2023.

A quoi ressemblera la nouvelle VAE ? France VAE, dont l’objectif est de porter à 100 000 le nombre de VAE d’ici à la fin de la mandature, sera « un service public, donc un droit », rappelle Olivier Gérard. Or la VAE existe déjà juridiquement. En faire un service public suppose donc de basculer des droits existants du code de l’Education nationale vers celui du Travail. Plusieurs textes devront être publiés dont un décret, actuellement au Conseil d’Etat, ainsi qu’un arrêté. « Puisque c’est un service public, il sera ouvert à tout le monde », explique Olivier Gérard. Pas aux fonctionnaires toutefois. Les deux textes seront publiés « en janvier » 2024 et le service public sera effectif « en avril », indique-t-il. Si le travail de préfiguration est mené par l’Etat, il ne s’agit que d’une étape transitoire. « L’objectif est que les partenaires sociaux et les branches reprennent la main » ensuite, indique Olivier Gérard.

« Architectes de parcours »

Le point central de la réforme est l’accompagnement des candidats à la VAE par des « architectes de parcours ». La philosophie est de basculer la VAE « d’une logique de sanction à une logique de parcours », explique Olivier Gérard. « L’accompagnement devient premier, avant l’acte formatif », analyse de son côté Jacques Faubert, président d’Adevcomp. « Un professionnel à l’écoute, on avait dit la même chose pour les conseillers en évolution professionnelle à Pôle emploi », déclare de son côté Bernard Barbier, ancien directeur du Carif-oref francilien.

Ces architectes seront chargés « d’aider le candidat à confirmer son choix de certification », explique Olivier Gérard. Qui sont-ils ? Selon le site vae.gouv.fr, les architectes accompagnateurs doivent être certifiés Qualiopi. Il s’agit donc a priori d’organismes de formation. Mais un flou demeure dans la phase actuelle de test. Ainsi Iperia, l’organisme en charge de valoriser les métiers des employés à domicile, « est architecte de parcours sans avoir Qualiopi ; nous sommes en effet certificateurs mais pas formateurs », indique Nadège Turco, directrice d’Iperia. Le décret et l’arrêté fixeront les exigences et les obligations de service des accompagnateurs. Pour l’heure, Olivier Gérard recense 500 architectes.

L’enseignement supérieur en soutien de la nouvelle VAE

Longtemps réticent, « l’enseignement supérieur est partisan de la réforme », insiste Olivier Gérard. Une règle est posée : la personne qui vient à l’université pour une VAE « cherche une certification mais pas le statut d’étudiant ». Ce qui signifie que le rôle de certificateur est « découplé » de celui d’accompagnateur. Un message qui « passe mieux auprès des IUT (Instituts universitaires technologiques) » que des universités, admet-il. Olivier Gérard signale d’autre part que sa priorité est la VAE jusqu’à la licence professionnelle. « Je ne me battrai pas pour les masters », déclare-t-il. Reste enfin la question des jurys, dont les délais d’organisation sont longs. Leur organisation sera financée au titre du service public. « Nous attendons qu’ils nous envoient leur process », déclare Olivier Gérard.

 

 

Nouveau guide de lecture Qualiopi

Une nouvelle version du guide de lecture Qualiopi (voir notre fiche technique) vient d’être publiée.

Son objectif est d’apporter des précisions sur le référentiel de certification qualité des prestataires d’actions concourant au développement des compétences, en mentionnant pour chaque indicateur du référentiel : le niveau attendu du prestataire pour valider l’indicateur, des exemples de preuves et d’éventuelles précisions, notamment en fonction des catégories d’actions (action de formation, bilan de compétences, VAE, apprentissage) ou concernant les formations certifiantes.

Télécharger le guide

Loi « plein emploi » : un « saut qualitatif « (Olivier Dussopt)

L’Assemblée nationale et le Sénat ont trouvé un accord sur le texte relatif au projet de loi « plein emploi », mardi 14 novembre. Le ministre du Travail Olivier Dussopt a notamment salué un « saut qualitatif de l’accompagnement vers l’emploi. »

Par David Garcia – Le 16 novembre 2023.

« Pour n’exclure plus aucun demandeur d’emploi, le texte prévoit notamment l’inscription systématique à France Travail des allocataires du RSA [revenu de solidarité active]. C’est aussi pour cela, dans une logique de droits et de devoirs, que nous créons le contrat d’engagement, adossé à un meilleur accompagnement du bénéficiaire qui s’articule avec un régime de contrôle dont les sanctions se veulent davantage progressives mais surtout plus effectives », a souligné le ministre du Travail Olivier Dussopt lors d’un discours prononcé à l’Assemblée nationale à l’issue de l’accord trouvé en commission mixte paritaire, mardi 14 novembre.

Chiffres prometteurs

Depuis le printemps dernier, 18 départements mènent une expérimentation de ce dispositif. « Les retours du terrain se montrent très encourageants avec des chiffres prometteurs d’entrées en parcours d’accompagnement », relève le ministre (voir aussi notre article de une dans cette édition ).

Immersions en entreprise ou formations

Le projet de loi « plein emploi » réforme le revenu de solidarité active en prévoyant un « accompagnement intensif » assorti d’une obligation de 15H d’activité par semaine. « Ces 15 à 20H d’activité – et non pas de travail – peuvent consister en des immersions en entreprise ou des formations, expliquait récemment le député du Nord (Horizons) Paul Christophe, interrogé par le Quotidien de la formationLa formation est une clé d’entrée indispensable, elle a besoin d’être renforcée pour permettre aux allocataires d’être en adéquation avec les emplois proposés. »

Droit universel à l’orientation

Dans son discours du 14 novembre, le ministre du Travail Olivier Dussopt relevait aussi « l’instauration d’un droit universel à l’orientation en milieu ordinaire, appuyé par un projet professionnel mieux accompagné par le service public de l’emploi ».

Compétences de base : les attentes des entreprises

Compétences de base : les attentes des entreprises

Interrogées par Pôle emploi dans le cadre d’une enquête complémentaire à celle sur les besoins en main-d’œuvre, les entreprises attendent des candidats qu’ils disposent de compétences en littératie et numératie. Certes à des degrés divers selon les postes occupés, mais pour l’ensemble des fonctions proposées.

Par  – Le 03 novembre 2023.

Savoir s’exprimer à l’oral et lire et comprendre un document simple, voilà une compétence jugée utile ou indispensable par l’ensemble des employeurs questionnés par Pôle emploi, qui présente les résultats de son enquête dans un document publié ce mois d’octobre. Ils sont encore huit sur dix à estimer utile ou indispensable la capacité à argumenter oralement ou à débattre. Plus de sept sur dix requièrent de leurs salariés qu’ils soient en mesure de synthétiser une information dans un court document.

Leurs exigences en matière de numératie se révèlent légèrement inférieures. Deux tiers des employeurs répondants demandent aux candidats à leurs offres d’emploi une aptitude à réaliser des opérations simples de calcul. Un résultat général qui cache des disparités, les attendus étant bien plus forts pour les candidats à des postes d’ingénieur ou d’agents commerciaux, par exemple.

Les petites entreprises plus exigeantes

De façon générale, les attendus diffèrent d’un secteur à l’autre. Ainsi, très logiquement, la sphère du tourisme se révèle-t-elle la plus attentive à la pratique de langues étrangères. Mais les compétences attendues varient aussi selon la taille des entreprises questionnées. Les PME expriment davantage d’attendus, ce que Pôle emploi explique par une plus large polyvalence des activités des salariés recrutés. Inversement, toutes tailles confondues, les compétences escomptées des saisonniers sont moins importantes.

En marge de l’étude, Pôle emploi rappelle que lui-même et plusieurs acteurs de l’emploi, – les Opco en particulier (Akto, Constructys, Uniformation…) -, mènent des actions de lutte contre l’illettrisme. Pour, au besoin, une fois des lacunes repérées, mettre en place des préformations dans ces domaines, qui favoriseront l’insertion professionnelle de personnes même jusque-là éloignées de l’emploi.


Le détail de l’étude : « Quelles sont les  compétences en expression orale, lecture et rédaction, calcul et langues étrangères demandées par les employeurs »