Proposer un suivi individualisé pour lever les freins périphériques à l’emploi en parallèle d’un cursus d’enseignement ne garantit pas le succès des stagiaires. Encore faut-il que les personnes en charge de ce volet social de soutien aux personnes éloignées de l’emploi disposent des compétences requises et d’une stabilité dans leur poste, établit le Cereq dans une récente étude.
Par Sophie Massieu – Le 28 février 2024. Le quotidien de la formation
Trouver une place en foyer de jeunes travailleurs pour un stagiaire qui vivait à la rue avant d’entamer son parcours de formation. Aider au montage d’un dossier de demande de reconnaissance en qualité de travailleur handicapé. Favoriser un suivi médical. Autant de mesures de soutien possibles à destination de stagiaires de la formation professionnelle dans le cadre d’un accompagnement social pour aider à leur insertion. Ces dispositifs s’adressent aux personnes éloignées de l’emploi.
Le Cereq (Centre d’études et de recherches sur les qualifications) a analysé les résultats obtenus d’un tel dispositif, baptisé « Prépa rebond dispositif intégré ». Il s’agit d’une expérimentation menée en métropole dans le cadre d’un plan régional d’investissement dans les compétences. Les résultats de cette enquête qualitative sont parus en janvier.
Un accompagnement à double entrée
Le programme combine au sein des organismes de formation participants un accompagnement professionnel (construction du projet, acquisition des compétences, recherche d’emploi) à un accompagnement social pour lever les freins périphériques à l’emploi (comme la mobilité, le logement, la santé…). L’objectif ? Sécuriser les parcours, éviter les ruptures et les abandons, grâce à un suivi individualisé des personnes pas ou peu qualifiées âgées de 16 ans ou plus et éloignées de l’emploi. Le dispositif comprend quatre phases : un sas pour évaluer motivations, souhaits en matière d’emploi… Puis l’élaboration du projet professionnel, l’entrée en formation et, enfin, un suivi à trois mois.
Succès sous conditions
Résultat ? Deux facteurs conditionnent grandement l’efficacité de l’accompagnement social. D’abord, le profil des professionnels qui le réalisent. Le résultat sera d’autant meilleur qu’il s’agira de personnes dédiées, recrutées pour cela et dotées des compétences nécessaires en matière d’insertion, elles-mêmes stables dans leur poste. Les chercheurs vont jusqu’à observer qu’un trop important turn over des accompagnants insécurise plus qu’il n’étaie le parcours des personnes qu’ils sont supposés aider à s’insérer.
Autre variable : la portée du dispositif fluctue selon l’histoire des stagiaires. Des personnes en emploi précaire, souvent victimes d’une urgence économique, rencontrent plus de risques d’abandon que, par exemple, des jeunes en décrochage scolaire tout juste sortis de l’école pour qui la formation peut offrir un parcours sécurisant. Enfin, les inégalités géographiques, du nombre d’organismes de formation présents sur un territoire par exemple, ajoutent à la complexité de certains parcours.
Le détail de l’enquête « Bref_449_accompagement DE du Cereq

