Atout Senior : un nouvel élan pour l’emploi des 50 ans et plus en Auvergne-Rhône-Alpes

Alors que de nombreux secteurs font face à une pénurie de talents, une partie précieuse du vivier de compétences reste encore trop souvent à l’écart du marché du travail : les seniors. Pour répondre à ce paradoxe, France Travail et la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) ont lancé ensemble, en Auvergne-Rhône-Alpes, le dispositif Atout Senior, lors du Salon du Travail et de la mobilité professionnelle, le 25 juin dernier.

Un programme structurant et ambitieux destiné à favoriser la reconversion professionnelle des plus de 50 ans et à accompagner les entreprises vers un recrutement plus inclusif.

Un enjeu démographique et économique majeur

« En 2040, un actif sur trois aura plus de 60 ans », rappelle Serge Boscher, directeur général de la CCI de région Auvergne-Rhône-Alpes. L’emploi des seniors n’est donc plus une option, mais une nécessité économique. Pourtant, les freins persistent. « Nous avons d’un côté des personnes expérimentées et de l’autre, des entreprises qui hésitent encore à les recruter », déplore Michel Swieton, directeur régional de France Travail Auvergne-Rhône-Alpes.

Les stéréotypes ont la vie dure : difficultés à s’adapter, manque de flexibilité, faible appétence pour les nouvelles technologies. Des idées reçues que les entreprises elles-mêmes commencent pourtant à démentir.

Atout Senior : un parcours sur mesure pour rebondir

C’est dans ce contexte qu’Atout Senior voit le jour. Le programme, lancé dès la rentrée 2025 dans le Nord-Isère et progressivement étendu à toute la région, s’adressera aux demandeurs d’emploi de 50 ans et plus disposant d’un CPF et aux entreprises ayant un projet de recrutement. 

Concrètement, il s’agit d’un parcours en alternance de 8 mois – deux sessions de 4 mois – comprenant :

  • un sourcing coordonné de candidats par France Travail,
  • un sourcing des entreprises par la CCI,
  • une formation hybride combinant sessions en organisme et immersion en entreprise,
  • un triptyque de financement : CPF, entreprise, France Travail.

Le cœur pédagogique du dispositif ? L’entreprise d’entraînement pédagogique, un environnement fictif qui recrée les conditions réelles de travail dans les métiers tertiaires en tension (assistanat RH, administratif, etc.), et permet un apprentissage inversé : j’apprends en faisant.

Former, immerger, recruter autrement

Le dispositif s’appuie sur les leviers qui ont déjà fait leurs preuves. « Nous avons accompagné 55 000 personnes en 2024 dont un nombre croissant de seniors. Ce que nous savons, c’est que la formation – notamment lorsqu’elle est couplée à l’immersion – est un vecteur puissant de retour à l’emploi », insiste Serge Boscher.

Le programme mobilise également des outils tels que la POEI (Préparation Opérationnelle à l’Emploi Individuelle ou Collective) ou encore la Méthode de Recrutement par Simulation (MRS), pour créer des ponts directs entre candidats et entreprises. Des dispositifs qui permettent à chacun d’oser, d’essayer, et souvent, de se révéler.

Des parcours inspirants, des preuves par l’exemple

À l’image de Ramon, 57 ans, ancien couvreur, aujourd’hui en contrat de professionnalisation pour devenir gardien d’immeuble à la SACVL, à Lyon. Grâce à la POEI et à la MRS, il a pu tester le métier, se former, et se projeter dans un nouveau rôle où il valorise pleinement ses compétences relationnelles.

Ou encore d’Isabelle, ancienne fonctionnaire contrainte à une reconversion après un accident. Accompagnée par France Travail et soutenue par un programme de valorisation des soft skills, elle a pu retrouver confiance en elle et occupe aujourd’hui un poste en lien avec ses aspirations.

Ces trajectoires ne sont pas des exceptions. Elles sont les témoins d’un basculement. Celui d’un marché du travail qui comprend que la performance se construit aussi dans la complémentarité entre générations.

Changer le regard, agir ensemble

Le succès d’Atout Senior repose sur une conviction partagée : l’expérience n’a pas d’âge, elle a de la valeur. Pour Michel Swieton, « Aujourd’hui tout va très vite et c’est important qu’il y ait des personnes qui puissent transmettent : l’historique, la mémoire mais aussi la transmission de process. Les personnes expérimentées ont un rôle à jouer ».

 

Relever les défis du recrutement en s’appuyant sur les talents de toutes les générations : voilà l’ambition d’Atout Senior. Une dynamique que la région Auvergne-Rhône-Alpes est fière d’initier et de porter collectivement.

https://www.francetravail.org/regions/auvergne-rhone-alpes/actualites/25/atout-senior-un-nouvel-elan-pour-l-emploi-des-50-ans-et-plus-en-auvergne-rhone-alpes.html?type=article

Via compétences/France Travail –  27/07/2025

Le nouveau parcours VAE, éligible au CPF, a donné lieu à la réécriture des règles d’éligibilité, complétées par de bonnes pratiques à suivre dans la gestion des offres et des dossiers de formation

 

Le nouveau parcours VAE, éligible au CPF, a donné lieu à la réécriture des règles d’éligibilité, complétées par de bonnes pratiques à suivre dans la gestion des offres et des dossiers de formation

VAE : Les pistes du Gouvernement pour attaquer le dernier kilomètre de la réforme

La VAE (validation des acquis de l’expérience) peine à décoller malgré sa dernière réforme en 2022 : 20 000 diplômés par an depuis sa création en 2002 et un taux de déperdition proche de 30% entre la recevabilité du candidat et la certification. Pour attaquer le dernier kilomètre de la réforme, la ministre de l’Education nationale Élisabeth Borne et la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet ont convoqué un comité stratégique mardi 22 juillet.

Par  – Le 23 juillet 2025. Le quotidien de la formation

La réforme de la VAE (validation des acquis de l’expérience) entrée en vigueur en 2022 connaît une nouvelle étape. Après avoir publié au Journal officiel deux textes essentiels pour fluidifier les démarches et leur financement (l’arrêté du 3 juillet 2025 qui encadre les missions des AAP/architectes accompagnateurs de parcours et le décret n°2025-663 du 18 juillet rendant éligible au compte personnel de formation l’ensemble du parcours VAE à compter du 1er août prochain), le Gouvernement a réuni le premier comité stratégique sur la VAE le 22 juillet.

Le comité stratégique en lieu et place du GIP

Ce comité organisé sous l’égide de la ministre de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur Élisabeth Borne et de la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet, avait pour objectif de dresser un état des lieux de la mise en œuvre de la réforme de la VAE de 2022 et de l’accélération de sa transformation opérationnelle depuis le début de l’année 2025. Il est composé notamment des certificateurs publics, des Régions, de France Travail, des branches professionnelles et des opérateurs de compétences. Un second comité stratégique aura lieu fin 2025. Et la proposition des ministres est de travailler à l’avenir sous cette forme « sans qu’il soit nécessaire de passer par un GIP (groupement d’intérêt public) » censé porter le service public de la VAE (France VAE) créé par la loi du 21 décembre 2022 sur le marché du travail. « Avoir un comité stratégique très concret, opérationnel, avec tous les acteurs autour de la table, c’est peut-être plus efficace et moins coûteux qu’un GIP », souligne la ministre du Travail.

18 000 nouveaux candidats engagés dans une démarche VAE depuis janvier

Pourquoi réformer la VAE ? Pour Élisabeth Borne, force est de reconnaître que le dispositif, « qui a plus de 20 ans, était devenu assez obsolète, avec des démarches administratives très longues, des parcours qui duraient en moyenne 18 mois et seuls 10 % de ceux qui s’engageaient dans ces parcours qui accédaient finalement au diplôme visé. » Mais « si la VAE reste aujourd’hui difficile à mobiliser pour de nombreux salariés et d’entreprises », les évolutions apportées au dispositif depuis le début de l’année se traduisent dans les chiffres selon le ministère du Travail. Le portail France VAE est désormais accessible à « 570 certifications (contre 23 en janvier 2025) qui représentent plus de 80 % des diplômes recherchés par les candidats et à la fin de l’année, ce sera 100 % ». De plus, « 18.000 nouveaux candidats ont commencé un parcours depuis janvier sur France VAE, dont 15 % sur les certifications intégrées entre février et juin, ce qui laisse augurer 20 000 diplômés par cette voie fin 2025 ». Un mouvement qui devrait être facilité par l’engagement renforcé des ministères certificateurs, à l’instar du ministère de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur, qui devrait selon la ministre inscrire sur France VAE tous ses diplômes – du CAP aux BTS en passant par les bac pro- d’ici à la fin de l’année. Si les ministres se refusent à fixer des objectifs purement quantitatifs, l’ajout de nouvelles certifications, dont celles de l’Éducation nationale qui représentent 60 % des demandes de parcours VAE selon Élisabeth Borne, suscitent l’espoir d’un renforcement de l’attractivité du dispositif.

Lever les derniers freins

L’accélération de la réforme de la VAE souhaitée par le Gouvernement s’inscrit dans son objectif général de « travailler tous, davantage et mieux » et repose sur trois finalités : accroître le taux d’emploi, favoriser la progression salariale et élever le niveau global de qualification et de productivité. Afin de lever les derniers freins à l’essor de la VAE et mieux faire connaître cette démarche à vocation universelle, les deux ministres entendent agir à deux niveaux : avant et pendant la VAE. L’avant consiste à « démocratiser l’entrée dans le processus et le rendre incitatif ». Pour cela, une communication « forte et ciblée » va être conduite sur le terrain par les Régions, France Travail et les branches, notamment auprès des publics prioritaires (salariés peu qualifiés, chômeurs, actifs en reconversion, métiers réglementés).

La ministre du Travail réaffirme aussi l’intérêt des VAE collectives, qui donne la possibilité aux entreprises « de s’engager dans un projet de transformation et d’évolution des compétences vers de nouveaux métiers, au sein même de l’entreprise. »

France VAE, le point d’entrée unique

Le 2e axe de travail consiste à centraliser l’information et simplifier l’accès à la plateforme France VAE pour en faire le point d’entrée unique pour tous les actifs, employeurs et certificateurs. « La force de cette plateforme, c’est la flexibilité qu’elle apporte, y compris dans les financements et les solutions proposées », souligne Astrid Panosyan-Bouvet. Gros bémol à la mise en œuvre effective du service public de la VAE : l’accès des agents publics à la plateforme n’est pas prévu avant la fin de l’année 2025.

L’élargissement de l’accès au financement des coûts d’accompagnement et de jury constitue le 3e axe de travail déjà engagé depuis la publication du décret n°2025-663 du 18 juillet rendant éligible au CPF la totalité du parcours VAE, de l’aide avant dépôt du dossier jusqu’au coût du jury. En outre, les nouveaux services mis à disposition des financeurs facilitent l’abondement et la dotation des demandeurs d’emploi (par les Régions et France Travail) et des salariés (employeurs et Opco).

Dossiers 100% dématérialisés

Agir « pendant » le parcours VAE consiste à « simplifier et fluidifier les parcours », ce que prévoyait la loi de 2022 mais qui n’a pas été rendu effectif en raison de « l’éclatement des systèmes de certification ». La VAE est désormais accessible sans exigence de durée minimale d’expérience, la durée du congé VAE a été doublée (de 24 à 48h), et la transmission des dossiers de recevabilité et de validation est simplifiée, « digitalisée et envoyée en un clic au certificateur ».

Autre avancée : « la garantie d’un accompagnement de qualité » par un AAP, rendue possible grâce à l’harmonisation de cet accompagnement prévu par l’arrêté du 3 juillet dernier. Cette homogénéisation de l’accompagnement s’ajoute aux exigences Qualiopi.

Au moins quatre jurys par an

Encore trop souvent, le nombre de jurys est insuffisant ce qui ralentit les délais de validation et annule les bénéfices de la démarche de VAE pour obtenir une certification autrement que par la formation. « Nous allons passer un cap important, indique l’entourage d’Astrid Panosyan. Les délais des jurys doivent être prévisibles et réduits. » Pour cela, tous les certificateurs présents sur France VAE (près de 60 aujourd’hui) devront signer une charte dans laquelle ils s’engageront à communiquer les coûts éventuels des jurys ainsi qu’à organiser au moins quatre jurys par an, dimensionnés selon le nombre de candidats (quelques dizaines dans les diplômes industriels et des centaines dans le sanitaire et social).

La digitalisation des procédures doit permettre aux certificateurs de « réaffecter le temps administratif à du temps d’organisation des jurys ». À ce titre, une task force travaille actuellement à la fluidification du passage devant le jury pour des candidats à des certifications particulièrement demandées dans les secteurs réglementés de la petite enfance et du sanitaire et social. L’objectif est de lui permettre d’obtenir la certification dans un délai compris en six et huit mois.

L’interindustrie rhônalpine confrontée aux enjeux des compétences

Si elle veut conserver sa place de leader de la stratégie nationale de réindustrialisation, l’interindustrie rhônalpine doit miser sur une meilleure adéquation entre la formation et les besoins opérationnels des entreprises selon une étude de l’Observatoire compétences industrie (Opco 2i).

Par  – Le 16 juillet 2025. Le quotidien de la formation

 

Chimie et pétrochimie, métallurgie et mécanique, électronique et technologies de pointe, plasturgie… La région Auvergne-Rhône-Alpes (Aura) est la première région industrielle de France en termes d’emploi (près de 480 000 salariés employés par plus de 19 500 établissements) et de valeur ajoutée industrielle, devant l’Île-de-France, selon le « Panorama emploi, compétences et formation de l’interindustrie en Aura » publié en juin par l’Observatoire compétences industrie (Opco 2i). Sa dynamique de relocalisation et ses ouvertures nettes de sites industriels en font un leader de la stratégie nationale de réindustrialisation.

29 branches professionnelles

L’interindustrie rhônalpine couvre 29 branches professionnelles avec une prédominance de la métallurgie, de la chimie et de la plasturgie. Si les grands centres urbains (Lyon, Grenoble, Saint-Étienne) concentrent une part significative des établissements, la majorité d’entre eux sont implantés en zones rurales. « Cette configuration géographique, conjuguée à une attractivité croissante des villes pour les jeunes actifs, génère des déséquilibres croissants entre lieux de vie et lieux d’emploi, accentuant les difficultés de recrutement dans les zones éloignées des métropoles. »

60% des projets d’embauche jugés difficiles

Depuis 2016, l’interindustrie régionale connaît une reprise soutenue de l’emploi mais cette dynamique s’accompagne de fortes tensions de recrutement. Près de 60 % des projets d’embauche sont jugés difficiles, en particulier dans les métiers de la production. « À horizon 2030, ce sont 56 000 recrutements annuels qui seront nécessaires pour répondre à la croissance, aux départs en retraite et aux mobilités professionnelles. » Tous les métiers sont concernés, avec un besoin notable dans la production (37 % des recrutements) et dans la conception et la R&D (près de 6 800 recrutements par an).

Mieux ajuster l’offre de formation aux attentes des entreprises

Si l’offre de formation industrielle en Aura se caractérise par sa densité et une bonne couverture du territoire régional, « des désajustements subsistent entre l’offre disponible et les attentes concrètes des entreprises ». Les formations scolaires sont parfois trop éloignées des réalités industrielles. « Une part importante des élèves de CAP ou Bac Pro poursuivent systématiquement leurs études vers des niveaux supérieurs (BTS, BUT), alors que les entreprises peinent à recruter sur ces premiers niveaux de qualification. Par ailleurs, certaines filières – comme les métiers d’art ou les professions techniques très spécialisées – rencontrent des difficultés de recrutement, en raison de leur faible nombre et de leur dispersion géographique. »

Leviers d’action complémentaires

L’étude invite les acteurs à agir en mobilisant plusieurs leviers complémentaires : renforcer l’attractivité des métiers industriels, notamment auprès des jeunes et des femmes ; développer des passerelles entre branches industrielles par la reconversion de techniciens ou d’ouvriers d’un secteur à un autre, développer la formation professionnelle et l’apprentissage, maintenir un maillage dense de formations industrielles afin de maintenir l’accessibilité aux compétences notamment dans les zones les plus éloignées des métropoles. Pour Stéphanie Lagalle-Baranès, directrice générale d’Opco 2i, « à l’heure des grandes mutations, il est essentiel d’agir de manière concertée filière par filière, bassin par bassin » sur chacun de ces points.

 

VAE : cahier des charges de l’accompagnement personnalisé et modèle du dossier de faisabilité

Un arrêté publié le 9 juillet 2025 fixe notamment les missions de l’accompagnateur des personnes candidates à une VAE et les conditions de son référencement sur la plateforme France VAE. Il définit le contenu du dossier de faisabilité selon que le candidat bénéficie ou non d’un accompagnement.

Par  – Le 10 juillet 2025. Le quotidien de la formation

Modalités d’accompagnement

Les personnes qui souhaitent s’engager dans un parcours de validation des acquis de l’expérience peuvent bénéficier d’un accompagnement dans les démarches par une personne qu’elles choisissent sur une liste mise à disposition sur le portail France VAE.

Les modalités de cet accompagnement sont désormais fixées. Il vise notamment à définir les étapes du parcours de VAE et à assister le candidat dans la constitution des dossiers et pièces justificatives et dans la mobilisation des financements. L’accompagnateur doit conseiller le candidat sur les formations complémentaires utiles à la validation. Le nouvel arrêté précise que chaque formation proposée doit faire l’objet d’au minimum trois devis relevant de prestataires différents. Ces devis doivent être établis de manière objective et ne pas présenter de différences manifestement disproportionnées qui conduiraient à favoriser injustement l’un des prestataires.

Le candidat peut, le cas échéant, se voir proposer une période de mise en situation en milieu professionnel liée à une expérience manquante dans son parcours.

Les modalités de réalisation des missions et obligations de l’accompagnateur sont précisées dans un cahier des charges en annexe de l’arrêté. Ce cahier des charges liste les missions de la personne accompagnatrice, les compétences dont elle doit faire preuve et les modalités de présentation de son offre de services sur le portail France VAE.

Dossier de faisabilité

Un dossier de faisabilité destiné au certificateur appelé à se prononcer sur la recevabilité de la demande de VAE doit être établi par le candidat ou par son accompagnateur.

Deux annexes à l’arrêté fixent respectivement le modèle de ce dossier lorsque le candidat à la VAE est accompagné et ce modèle en l’absence d’accompagnement. Il faut y indiquer des informations sur la certification professionnelle visée, les pré-requis à la délivrance de la certification, les objectifs principaux du candidat, ses expériences. En cas d’accompagnement, il faut mentionner les formations ou immersions professionnelles préconisées par l’accompagnateur. Enfin, une dernière annexe présente une notice d’aide pour remplir le dossier.

Arrêté du 3 juillet 2025 relatif aux modalités d’accompagnement des personnes engagées dans un parcours de validation de l’expérience et au modèle de dossier permettant au certificateur de se prononcer sur la recevabilité de la demande de validation des acquis de l’expérience

Fonction publique hospitalière : une « VAE renforcée » dans l’attente d’avoir accès à France VAE

Faute de pouvoir accéder à France VAE, les agents de la Fonction publique hospitalière bénéficient d’une « VAE renforcée » déployée par l’ANFH (Association nationale pour la formation permanente du personnel hospitalier). Le temps que le décret transposant la VAE dans le Code de la fonction publique soit enfin signé.

Par  – Le 11 juillet 2025. Le quotidien de la formation

L’accès à la qualification des agents hospitaliers est une priorité pour l’ANFH (Association nationale pour la formation permanente du personnel hospitalier). « La présence de nombreux agents ‘faisant fonction’ dans les établissements rend indispensable la mise en place de dispositifs d’accès à la qualification, qu’il s’agisse de formations initiales et continues ou de la VAE (validation des acquis de l’expérience) », martèlent le président (FO) de l’association, Gilles Manchon et le directeur général, Bertrand Longuet.

Accès à la VAE insuffisamment développé

Si l’essor des études promotionnelles et des formations dans le cadre des agréments gérés par l’ANFH est confirmé dans le dernier rapport d’activité de l’organisme, l’accès à la VAE est encore insuffisamment développé. « Lorsque la réforme portée par le ministère du Travail en 2022 a créé la plateforme France VAE qui jetait les bases d’un service public de la VAE, nous y avons vu l’opportunité d’en faire bénéficier nos agents. Malheureusement, à ce stade, les trois fonctions publiques n’ont pas accès au portail », explique Nasser Ihamouchene, directeur adjoint chargé du développement des services à l’ANFH.

Transposer la VAE dans le Code de la fonction publique

En effet, pour que les agents publics puissent avoir accès à France VAE, il faut au préalable que le dispositif de la VAE, issu de la loi Marché du travail de 2022 et son décret du 27 décembre 2023, soit transposé dans le Code de la fonction publique. « La plateforme est prête à les accueillir, il manque juste ce décret. Nous avons beaucoup travaillé avec l’ANFH pour que le jour où ce texte sera signé, tout soit prêt. En tant que financeur, elle pourra labelliser ses AAP (Architectes accompagnateurs de parcours) », indique-t-on au ministère du Travail.

En attendant, dès le milieu de l’année 2023, l’ANFH a élaboré un dispositif expérimental de « VAE renforcée » sur la base de la VAE existant avant la réforme de 2022, qui a permis de développer le dispositif dans la fonction publique hospitalière. De moins de 200 demandes enregistrées en 2024, l’ANFH est passée à un millier l’année suivante. « Nous avons considéré que dans la VAE, il y avait une dimension à la fois collective et individuelle, commune à tous les métiers et spécifique à chacun d’entre eux. On peut ainsi constituer des groupes mixtes composés à la fois d’aides-soignants (50% des effectifs inscrits dans une démarche de VAE), de cuisiniers et d’informaticiens qui préparent chacun une certification différente et bénéficient d’un accompagnement sur-mesure plafonné à 81 heures », décrit Nasser Ihamouchene.

Quatre modules pour la « VAE renforcée »

Ce dispositif renforcé comprend quatre modules : un module de positionnement de l’agent (parcours, expériences, besoins d’accompagnement et de formation complémentaire) d’une durée de quatre heures, un module à la rédaction du Livret 1, un autre préparant le passage devant le jury (durée de ces deux modules : 70 heures). Le 4e module est consacré à l’accompagnement post-jury, c’est-à-dire, la recherche d’une solution (7 heures au maximum). « Il s’écoule parfois beaucoup de temps entre les deux premiers modules. La délégation régionale de l’ANFH concernée peut alors prescrire une formation complémentaire pour faciliter la suite du parcours et renforcer les chances de réussite. » Parfois, la démarche prend la forme d’une VAE hybride : « Plutôt que de prescrire une formation, nous engageons le candidat dans une immersion au sein d’un établissement. L’expérience acquise sur les tâches qui lui ont été confiées peut ensuite être validée (de la gestion de stocks, par exemple, pour l’obtention d’un BP de cuisine). »

Lancement d’un nouveau marché en 2026

Un premier marché national de 16 lots régionaux a été lancé en 2023 par l’ANFH pour cette VAE renforcée pour un budget total de 7 M€ financé sur les fonds mutualisés. Courant 2026, un nouveau marché sera lancé.  D’ici là, l’ANFH espère que le portail France VAE sera enfin accessible aux agents hospitaliers pour permettre une vraie montée en puissance du dispositif, et que la question du manque de professionnels pour participer aux jurys de validation sera résolue. En effet, « cela ne sert à rien de vouloir accélérer la VAE si le candidat est bloqué plusieurs mois par manque de jury », remarque Nasser Ihamouchene.

Qu’est-ce que le « CDI senior », censé faciliter les embauches des plus de 60 ans ?

Les députés ont adopté jeudi un projet de loi dans lequel figure le « contrat de valorisation de l’expérience », ou « CDI senior », un contrat de travail spécifique à cette catégorie de la population pour favoriser leur recrutement. Il est cependant déjà décrié à cause des avantages accordés aux employeurs.

Avec un taux d’emploi des plus de 60 ans de 38 %, la France est l’un des parents pauvres de l’Europe sur l’emploi des seniors. En comparaison, ce taux est de 61 % en Allemagne et 70 % en Suède, a rappelé jeudi la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet.

C’est avec l’objectif de remédier à ce phénomène que les députés ont approuvé jeudi des mesures visant à faciliter l’embauche des travailleurs les plus âgés, avec notamment la création d’un CDI senior, lors de l’examen d’un projet de loi transposant plusieurs accords trouvés entre syndicats et patronat.

« Un gâchis humain et économique »

Le texte a été approuvé par 57 voix contre 9. La France insoumise l’a rejeté, tandis que le reste de la gauche (avec quelques abstentions) et le RN ont majoritairement voté pour. Ce sous-emploi constitue « une injustice, un gâchis humain et un gâchis économique que nous ne pouvons plus accepter ou permettre », a déclaré la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet.

Mais en quoi consiste véritablement ce CDI senior, officiellement intitulé « contrat de valorisation de l’expérience » (CVE) ?

Une exonération sur l’indemnité de mise à la retraite

Pour l’instant, « il n’existe pas de contrat de travail spécifique à destination des seniors, qui sont donc soumis aux règles de droit commun en matière de contrat de travail », a admis la ministre. L’avantage de ce nouveau contrat est qu’il assure une certaine sécurité de l’emploi aux seniors et un cumul de trimestres liés au caractère indéterminé de la durée du contrat.

L’employé devra communiquer à son employeur la date à laquelle il obtiendra sa retraite à taux plein. Ce dernier pourra rompre le contrat à cette date précise et pas avant. Aujourd’hui, un patron ne peut mettre à la retraite d’office un salarié qu‘à l’âge de 70 ans. Avant, le salarié a le droit de s’y opposer.

En outre, l’employeur bénéficiera d’une exonération de la contribution patronale spécifique de 30 % sur l’indemnité de mise à la retraite. Ce sont uniquement les demandeurs d’emploi de plus de 60 ans, ou 57 ans selon les accords de branche, et qui n’ont pas travaillé dans l’entreprise en question dans les six derniers mois qui pourront bénéficier de ce contrat. Le CDI senior sera expérimenté les cinq prochaines années après la promulgation de la loi.

« Des travailleurs à bas coût »

La mesure suscite cependant des critiques. La France insoumise a, par exemple, dénoncé un « nouveau cadeau au patronat, une nouvelle exonération de cotisations ». Elle est rejointe sur ce point par la CFTC, qui déplorait, en novembre dernier dans un communiqué, que cela ne revienne « un peu à faire de certains salariés seniors des travailleurs à bas coût ».

Plus généralement, les oppositions ont vertement critiqué le gouvernement sur « le passage en force » de la réforme des retraites de 2023, ayant décalé l’âge de départ à la retraite à 64 ans, sans s‘être « préoccupé vraiment de la précarité des seniors en situation d’exclusion sur le marché du travail ».

le Dauphiné Libéré – 04 juillet 2025

Innover pour favoriser l’emploi des seniors

De nouveaux signataires de la Tech rejoignent la Charte 50+, qui a vocation à maintenir l’employabilité des seniors dans les entreprises.

Par  – Le 30 juin 2025. Le quotidien de la formation

La French Tech Grand Paris a annoncé que 60 nouveaux signataires rejoignaient la Charte 50+, initiée par le Club Landoy et le Groupe L’Oréal, lors du salon Vivatech vendredi 13 juin 2025. La French Tech Grand Paris (FTGP) s’engage « pour une tech plus inclusive » et ce sont désormais 95 structures (start-up, fonds, incubateurs…) qui œuvrent en faveur de l’emploi des salariés de plus de 50 ans. « Nous partons de loin, remarque Alexandra André, directrice générale de la French tech Grand Paris, alors que les plus de 50 ans ne représentent que 2,4% des effectifs dans la tech ». La FTGP s’est donc rapprochée du Club Landoy pour adhérer à la charte lancée en 2022. « Nous avons mis en place un groupe de travail depuis un an pour comprendre ce qui fonctionne. » Et c’est ainsi que certaines entreprises de la tech ont testé des outils notamment pour le recrutement des seniors, comme du job dating, un outil IA qui permet de détecter des mots discriminants ou encore l’alternance senior.

« Atout senior »

Mis en place avec l’organisme de formation WinSide, l’alternance senior est testée par plusieurs entreprises, et les recrutements viennent juste de commencer. Pour Alexandra André, l’alternance senior est un parcours gagnant pour l’entreprise et le salarié. Ce dernier peut se reconvertir en bénéficiant de l’alternance. Et l’entreprise peut recruter un salarié expérimenté à bas coût, ce qui est particulièrement intéressant pour les startups. La FTGP travaille aussi avec l’organisme de formation Ifocop, qui propose un parcours de reconversion « Atout senior », qui prévoit notamment une période d’immersion en entreprise.

Employabilité et formation

L’employabilité et la formation pour accompagner les secondes parties de carrières sont l’un des axes de travail du Club Landoy. Ce collectif de 28 entreprises rassemblées pour agir face à la transition démographique est à l’origine de la charte 50+, qui réunit aujourd’hui 365 organisations. comme. L’idée est « de créer un mouvement vertueux », explique Monelle Barthélémy, directrice des partenariats du Club Landoy. Pour estimer l’évolution des entreprises adhérentes à la charte, le Club Landoy a mis en place quatre indicateurs : recrutement, formation, mobilité et taux global des 50+. Il en ressort qu’en 2024, les entreprises répondantes employaient 34% de salariés de plus de 50 ans, ce qui correspond environ aux données de l’Insee sur la part de ces salariés sur le marché du travail.

Partage de bonnes pratiques

En outre, 29% des heures de formation étaient dédiées à ces salariés, « un taux qui était plus bas il y a deux ans », se réjouit Monelle Barthélémy. Le taux de mobilité des 50+ atteint 19% et le taux de recrutement 13%. « Nous mesurons ce qui est fait afin de partager les bonnes pratiques ». Par exemple, un projet mené par le groupe Décathlon vise à former les managers plus jeunes afin d’apprendre à manager des salariés plus âgés qu’eux. « Il est important d’outiller l’ensemble des collaborateurs pour travailler dans une diversité générationnelle », estime Monelle Barthélémy, d’autant que les seniors sont encore victimes de nombreux préjugés.

Les universités répondent par la formation des enseignants à la vague déstabilisatrice de l’IA

Pour son 50e colloque annuel qui se tient à Aix-en-Provence du 18 au 20 juin 2025, le réseau de la formation continue et de l’apprentissage à l’université (ex-FCU) met à l’honneur l’innovation. En tête, l’intelligence artificielle et les espoirs comme les craintes qu’elle génère.

Par  – Le 20 juin 2025. Le quotidien de la formation

L’Université semble l’espace le plus légitime pour faire le lien entre la formation continue et les innovations, qu’elles soient pédagogiques ou technologiques. « En réunissant en un même lieu la recherche et la formation dans un équilibre subtil, elle démontre que la formation tout au long de la vie (FTLV) et l’innovation ne sont pas deux objets séparés », remarque en ouverture du colloque Guylène Nicolas, vice-présidente (VP) déléguée à la FTLV d’Aix-Marseille Université (AmU). L’interdisciplinarité des universités leur donne même « un avantage sur le privé pour attirer les entreprises », selon Romain Laffont, VP en charge des partenariats avec le monde socio-économique à l’AmU.

IA et VAE

L’innovation par l’intelligence artificielle imprègne toutes les activités de l’Université. Elle est utilisée par exemple pour accompagner les candidats à la VAE. « VAE Explorer », un outil conçu par Yannick Vigignol, chargé de projet VAE hybride à l’Insa Lyon, Centrale Lyon et Mines St Étienne, intégré à Chat GPT, permet d’accompagner les candidats « sur les deux premières étapes du parcours : l’identification de la certification et l’étude de la faisabilité du parcours », décrit le concepteur. La rédaction du livret d’expérience et tout ce qui relève du passage devant le jury ne s’appuient pas sur l’IA.

Avec le recul d’une année de fonctionnement de « VAE Explorer », l’IA appliquée à la VAE présente des atouts incontestables : « Elle permet un dialogue simple et rapide pour pré-remplir le dossier et obtenir les premiers éléments de correspondance entre les compétences. Des processus fastidieux et chronophages sont ainsi résolus. » Yannick Vigignol recommande cependant de « bien guider l’IA ». Ce qui doit conduire les accompagnateurs à « se poser des questions sur le sens de leur activité ». « Il faut, dit-il, utiliser l’IA pour remettre de l’humain dans la démarche. »

Les enseignants restent des experts

Facilitatrice pour le quotidien des services des universités, l’IA perturbe les enseignants et les équipes pédagogiques. « C’est un défi de les former à l’IAG (générative) sans qu’ils se sentent diminués » témoigne Carolina Serrano Archimi, professeur associé à AmU qui a participé à la mise en place d’une formation à l’IAG pour le corps enseignant. Face à la vague de Chat GPT en 2023-2024 et à l’utilisation forcenée qu’ont commencé à en faire les étudiants, les enseignants n’ont pas eu d’autre issue que de se former.

« On s’est aperçu que, pour qu’ils s’approprient l’IAG, il fallait leur montrer qu’on respectait leur rôle d’expert. Le plus important était de leur parler d’égal à égal. » L’invasion de l’IAG est aussi l’occasion de rappeler les fondamentaux de la pédagogie. Finalement, la formation dispensée aux enseignants consiste « moins à leur expliquer comment fonctionne l’IA que de revoir complètement la composante pédagogique des pratiques ».

Un observatoire des usages de l’IA en formation

L’AmU s’est saisie de la question de l’IA en formation dans le cadre d’un groupe de travail dédié qui a produit une plateforme : « l’Observatoire des usages et laboratoire de pratiques de l’IA en formation ». « C’est à la fois un observatoire qui produit des enquêtes et propose des espaces d’échanges que l’on soit expert en IA ou non, un outil de veille qui compile toutes les nouveautés, et de centralisation de l’offre de formation sur l’IA à l’AmU », détaille Pierre Bellet du Centre d’innovation pédagogique (CIPE) de l’AmU. Cette acculturation des équipes pédagogiques à l’IA est primordiale si l’ont veut régler l’asymétrie de connaissances entre les étudiants et les enseignants.

« C’est la première fois que ces derniers enseignent à des étudiants qui n’utilisent pas les mêmes outils et les mêmes références pédagogiques qu’eux. Les enseignants se sentent désemparés, d’où l’importance de les former », remarque Éric Olivier, ingénieur pédagogique au CIPE. Pour le moment dit-il, « il n’y a pas de spécialistes de l’IA en formation compte tenu de son caractère récent. Mais il faut vraiment prendre ce problème à bras le corps de manière collective pour les années à venir ». Dans l’intérêt des enseignants et des étudiants qui doivent être sensibilisés aux bons usages de l’IA.